La wilaya de Blida, considérée comme un pôle médical important à l'échelle nationale, continue malheureusement de fonctionner avec des structures vieilles et «relookées» régulièrement, causant ainsi une hémorragie financière au Trésor public. Les élus de l'APW se sont penchés, récemment, sur la question en chargeant la commission de la santé, de l'hygiène et de la protection de l'environnement d'étudier la réalité des urgences au niveau des établissements publics hospitaliers pour laquelle un dossier d'investigation a été présenté lors la troisième session ordinaire de cette assemblée. Le secteur de la santé dans la wilaya de Blida dispose de quatre établissements publics hospitaliers datant de l'ère coloniale. Ils sont implantés dans les communes de Boufarik, Blida, El Affroun et Meftah. Celui de Boufarik est le plus ancien. Construit en 1872, il a connu plusieurs réhabilitations intérieures et a consommé un important budget, mais presque pour rien. Il comporte 192 lits et possède cinq services : chirurgie générale, maternité, pédiatrie, médecine interne et le service des infectieux destiné à prendre en charge les 292 846 habitants des daïras de Bouinan, Bougara, Oued El Alleug et Boufarik. L'Etablissement public hospitalier (EPH) de Blida, Brahim Abdellah Tirichine (ex-Faubourg) a été construit en 1960 sur une superficie de 4248 m2. Il comprend sept services, soit : la phtisiologie, la rhumatologie, la médecine interne, la rééducation fonctionnelle, les urgences médicales, la radiologie et un laboratoire d'analyses médicales. Mais il demeure asphyxié vu le nombre important de malades qui y sont hospitalisés. L'EPH d'El Affroun, construit en 1929, peine aussi à prendre en charge convenablement la demande des patients. Dernièrement, un service des urgences lui a été rattaché et enregistre un retard sur les travaux de finition de la salle d'accouchement et demeure dépourvu d'un service de chirurgie générale qui devait couvrir la région d'El Affroun et une partie des wilayas limitrophes (Tipasa et Aïn Defla). L'EPH de Meftah a été construit en 1936, à 450 m d'altitude. Auparavant sanatorium, il fonctionne aujourd'hui avec huit services dont une grande partie de la clôture de l'hôpital s'est dégradée, laissant la voie libre aux animaux à la recherche de nourriture. Ces quatre structures ont pris en charge 215 511 malades en 2014 et une étude a révélé qu'il y aura un nombre plus important de patients dans les années à venir. La situation dans laquelle se trouvent ces structures exiguës et vieilles, qui ne répondent plus aux normes hospitalières, est plus qu'inquiétante. Les élus de l'APW de Blida demandent la construction de nouveaux hôpitaux à El Affroun et Boufarik, la réalisation d'un service gastro, l'ouverture de centres de sécurité et de contrôle pour la police à l'intérieur des établissements hospitaliers, la construction d'une clôture pour l'EPH de Meftah pour mieux sécuriser cet établissement... Une stratégie bien étudiée pour une vision lointaine mettra fin au bricolage et à la saignée continue de l'argent du contribuable pour de piètres résultats dans le secteur de la santé.