L'appel du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) à une nouvelle action de protestation, mardi, a été très peu suivi dans certaines wilayas du pays, alors que dans d'autres il a été enregistré un taux infime, ont constaté des journalistes de l'APS. Dans les wilayas de l'Ouest du pays, que ce soit à Oran, Tlemcen, Tiaret, Tissemsilt, Aîn Temouchent, Relizane ou encore Mascara, aucun mouvement de protestation n'a été enregistré dans les établissements et structures de la santé publique. Les personnels du CHU d'Oran suivent, depuis ce dimanche, des rencontres d'information et de sensibilisation sur le concours de passage de grades et de promotion qui sera organisé prochainement au profit des employés du secteur de la santé. "1.198 médecins, paramédicaux et autres corps de métiers du CHUO sont concernés par ce concours. Ces personnels se préparent activement à cette échéance", a précisé à l'APS Kamel Babou, chargé de la communication de cet établissement. Sa collègue de l'EHU 1er novembre d'Oran, Hayat Missoum a assuré, pour sa part, que les services de l'hôpital fonctionnent normalement. C'est dans la wilaya de Saîda que le mot d'appel à la grève du SNPSP a connu un écho favorable avec un taux de 12,19 % des personnels, selon la DSP. Le bureau du syndicat des praticiens de la santé publique avance, quant à lui, un taux de 90 %. A Blida, le taux de suivi de l'appel à la grève lancé par le SNPSP a été estimé à 40,97%, selon la direction locale de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, soulignant que le secteur de la santé à Blida compte 1.300 médecins, dont 422 ont débrayé. L'hôpital Brahim Tirichine a enregistré le plus haut taux de suivi (48%), a-t-on indiqué à la direction de la santé, au moment où un représentant du SNPSP l'a estimé, de son côté, à plus de 80%, avec la garantie du service minimum. Au niveau des hôpitaux Franz Fanon, de Boufarik et d'El Afroune, les prestations sanitaires ont été par contre normalement assurées par les praticiens, qui n'ont pas répondu à l'appel à la grève, a-t-on constaté. L'APS n'a pu avoir aucune déclaration, à ce sujet, en dépit de nombreuses tentatives auprès des représentants locaux du SNPSP, à l'exception d'un syndicaliste exerçant à l'hôpital Brahim Tirichine. Dans la wilaya de Constantine, aucun impact de grève n'était perceptible, selon le directeur local de la santé et de la population. Le taux de suivi du mouvement de grève à Ouargla n'a atteint que 7,63%, soit 44 grévistes sur un total de 570 praticiens de la santé au niveau de la wilaya, a-t-on relevé à la Direction locale de la santé publique. Le Syndicat national des praticiens de santé publique avait appelé le 27 avril dernier à un débrayage d'une journée, avant d'annoncer une autre grève de deux jours (5 et 6 mai) à travers tout le pays, suivi d'un rassemblement national devant le siège du ministère de la Santé à Alger, et ce pour dénoncer le "mutisme méprisant" affiché par la tutelle au sujet de quatre dossiers, dont le concours de promotion en grade, l'alignement des diplômes et l'amendement du statut particulier des praticiens médicaux généralistes. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Reforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, avait indiqué dernièrement que la justice a prononcé l'"illégalité" de la grève du SNPSP, suivant la décision du tribunal administratif d'Alger, datée du 26 avril. "Nous avons reçu 19 syndicats activant dans le secteur public de la santé, dans le cadre d'un dialogue avec les partenaires sociaux, visant la satisfaction de leurs revendications", avait-il ajouté à ce propos.