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«Tous nos enfants ont droit à la réussite»
Fouzia Sari. L'une des pionnières dans le domaine de l'école privée
Publié dans El Watan le 09 - 07 - 2015

Enseignante en littérature française à l'université d'Oran, Fouzia Sari a été la première à tenter l'aventure de l'école privée. Son premier agrément pour «Ecole et loisirs» date de 2005, mais son expérience remonte à une dizaine d'années plus tôt. Les établissements qu'elle dirige assurent un enseignement pour tous les paliers, mais son lycée qui sera ouvert en septembre prochain représente la réussite de cette expérience qu'elle raconte dans cet entretien.
Vous avez ouvert la première école privée à Oran à un moment où le concept n'était pas encore totalement admis. Dans quelles conditions avez-vous mené cette aventure ?
Au début, nous étions une association culturelle qui s'occupait de tout ce qui était poésie, théâtre, lecture, musique, peinture, etc. Puis, petit à petit, puisque le groupe qui avait mis en place l'association culturelle était en fait formé d'enseignants qui venaient de l'université, plus exactement du département de français, nous avons mis en place un apprentissage de la langue française en tant que langue de communication.
Avec le temps, les parents nous ont sollicités pour donner des cours au profit des enfants. Nous avions aussi pensé à l'anglais, mais nous avons préféré nous en tenir au français qui était notre spécialité. Nous avons donc mis en place un programme, et c'est ainsi que, toujours à la demande des parents, nous avons ouvert des classes en commençant par une maternelle, une véritable maternelle avec des programmes, des objectifs, des enseignants que nous avons formés nous-mêmes et parmi lesquels certains étaient allés en France pour suivre des stages de formation.
Une fois qu'on a terminé la maternelle, un cycle des trois ans, les parents nous ont demandé d'ouvrir carrément une école. Nous sommes dans les années 1994-1995 et c'était l'époque où il y avait une commission au niveau du ministère de l'Education qui discutait de la possibilité d'ouvrir des écoles privées.
L'académie nous avait demandé si nous étions intéressés par l'ouverture d'une école, et nous avons déposé un dossier. Cela a mis du temps parce que les textes n'étaient pas encore prêts mais, à partir de là nous nous sommes mis dans la tête qu'il fallait passer à une étape supérieure et ouvrir une école primaire. Nous avons donc ouvert notre premier établissement au quartier Point du jour.
Aujourd'hui, vous assurez un enseignement dans les trois paliers ; comment les choses ont-elles évolué ?
Paradoxalement, en même temps que la première année primaire, nous avons enregistré un afflux d'élèves qui avaient échoué au bac. Les parents sont venus nous demander de leur assurer des cours. Mais nous, on s'est dit : «Au lieu de donner des cours, il est préférable de former un groupe pour pouvoir véritablement les mettre en condition d'enseignement, comme s'ils étaient dans une école normale». C'était des élèves déscolarisés qui étaient venus passer le bac en candidats libres.
Dès la première année, nous avons eu un succès immense pour la simple raison que nous avons enregistré un taux de réussite qui a dépassé les 80%.
Vous êtes tenus de respecter à la lettre le programme national en vigueur dans l'école publique. Quel est alors le secret de la réussite ?
Au départ, le souci était de comprendre pourquoi un élève qui rentrait en classe aboutissait à l'échec scolaire. Notre objectif a été ensuite de mettre en place une pédagogie qui, tout en respectant scrupuleusement le programme national, le contenu de ses manuels, allait dans le sens de la réussite.
Nous avons formé nos enseignants pour qu'ils puissent en fait mettre en place une «pédagogie du succès» où l'enfant est partie prenante de sa formation. Le rôle de l'élève n'est plus passif, mais au contraire c'est quelqu'un qui, finalement, serait en train de construire, avec l'aide de l'enseignant, ses propres voies pour réussir. Ceci d'un côté ; de l'autre, pour que cette pédagogie puisse fonctionner, il fallait avoir de petits groupes.
A votre avis, qu'est-ce qui pousse véritablement certains parents, ceux qui ont les moyens, à venir inscrire leurs enfants chez le privé ?
Peut-être qu'il y a le fait qu'il n'y a pas beaucoup d'élèves par classe, mais nous pensons que c'est en fait le problème des cours supplémentaires. C'est un véritable fléau en Algérie.
Les parents se sont rendu compte qu'entre ce qu'ils payaient pour les cours supplémentaires et ce qu'une école privé exige comme frais d'inscription, c'est parfois du simple au double. Du point de vue économique, cela arrange mieux les parents que leurs enfants soient inscrits dans une école privée d'autant plus que chez nous, quand des élèves rencontrent des difficultés ou ont des lacunes, nous leur assurons gratuitement des cours de soutien. C'est nous qui payons le professeur.
Ce que nous voudrons introduire dans la tête des enfants et des parents c'est que ce n'est pas en optant pour les cours supplémentaires qu'ils vont réussir. C'est faux parce que le travail personnel compte davantage que le cours d'appui, sauf si vraiment l'élève n'arrive pas à suivre en classe. En créant cette école, notre objectif n'a jamais été financier. Cela ne veut pas dire que nous ne gagnons pas d'argent. Nous en gagnons, mais nous investissons énormément.
Justement, la critique concerne les structures, des bâtisses qui sont en général des constructions destinées à autre chose, puis réaménagées pour la circonstance.
Qu'est-ce que vous envisagez de faire en cas d'extension ?
Aujourd'hui avec l'évolution des choses, on ne peut plus nous reprocher cela puisque qu'actuellement nous sommes en train de construire une école aux normes. Nous avons déjà une école primaire aux normes, fonctionnelle depuis 10 ans, mais nous sommes passés à une vitesse supérieure car nous sommes en train de construire un lycée et un collège. L'ouverture du lycée est prévue pour la rentrée prochaine, en septembre 2015. Le lycée nous est revenu excessivement cher.
Certaines écoles sélectionnent les admissions dans leurs établissements. Est-ce le cas chez vous ?
Non, nous ne faisons aucune sélection au préalable. Il faut dire aussi que nous avons 20% de gratuité. J'ai des collègues qui viennent me voir à la fac et qui me disent : «Nous avons des enfants qui ont échoué dans le public et nous avons entendu dire que vous pouvez faire quelque chose, mais ‘‘Allah ghaleb'' (malheureusement) nous n'avons pas beaucoup de moyens». Je les prends sans hésiter.
Chaque année, nous inscrivons un nombre important d'élèves aux examens contrairement à d'autres établissements. Cette année, nous avons 130 élèves qui ont passé le bac. Si 100 d'entre eux le décrochent, notre objectif est atteint. Nous ne serons certes pas à 100% de réussite, mais le nombre est important.
Je peux établir une sélection des meilleurs et j'aurais un taux maximum de réussite, mais ce n'est pas notre philosophie. C'est ce contre quoi j'ai toujours lutté. Tous nos enfants ont droit à la réussite. Ils ont le droit d'avoir une chance de réussir.
Dès le moment où je fais une ségrégation sociale ou économique, je m'écarte de mes principes et des objectifs qui ont été les miens quand nous avons démarré.
Ce n'est pas un problème d'argent, car nous avons tous en parallèle nos propres revenus. Moi-même ou nos directeurs avons nos salaires ou nos retraites. Le principe de l'école privée, c'est que nous connaissons chaque élève, nous savons qui il est, d'où il vient, quel est son parcours, quelles sont ses compétences, ses insuffisances.
A tout moment nous sommes là pour le soutenir.


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