Apparemment, le volet de la promotion de l'enfance en difficulté dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj ne suscite pas l'intérêt des responsables locaux, encore moins de l'APW qui l'a relégué au second plan. Même l'aide estimée à 80 000 DA que devait débloquer l'Assemblée de wilaya tarde à venir en dépit des promesses recommencées. A en croire Mme Lefkir, présidente, l'association n'a jamais bénéficié de subventions depuis sa création en 2003, bien que pourvue d'un agrément ministériel depuis 2002. Seul l'actuel wali avait débloqué à titre d'aide une modeste contribution de 30 000 DA. « Est-ce suffisant pour venir en aide aux enfants et aux femmes en détresse dans les 34 communes qui sont pour la plupart rurales et démunies ? » s'interroge-t-elle. Les SOS lancés à l'adresse de la ministre chargée de la famille, Nouara Djaâfar, et de l'APC, dont des copies nous ont été remises, n'ont pas eu l'effet escompté. La présidente, de surcroît une mère de famille qui partage son temps entre l'école et l'association, a su mobiliser sans coup férir avec une poignée de femmes engagées autour de son association un monde de bienfaiteurs qui ne lésinent pas sur les moyens. Cependant, l'association croit dur comme fer que la bataille qu'elle mène contre la ségrégation dans une société telle que la nôtre exige davantage de patience, de sobriété et d'esprit chevaleresque pour être couronnée de succès. « Cette année, nous n'avons rien reçu de l'APC de Bordj Bou Arréridj, il apparaît que certains élus, notamment les représentants des partis religieux qui se sont opposés à la subvention, estiment que la femme bordjienne a tout eu ce qu'elle désire ou tout ce qu'elle mérite. Quant aux enfants, ils sont les marmots de leurs mères. il se peut aussi que le problème vienne du fait que l'association soit dirigée par une femme qui est amenée à rencontrer les mères de familles qui lui confient leurs soucis quotidiens nés du manque d'écoute et de l'absence de structures sérieuses susceptibles de les recevoir », lit-on dans la lettre adressée à la ministre. Néanmoins, l'association attend toujours le geste des autorités concernant aussi l'acquisition d'un local digne qui lui permettra de mener à bien sa mission.