En plus de l'étude des noms de lieux habités (villes, villages), la toponymie étudie les noms liés au relief (oronymes), aux cours d'eau (hydronymes). Pionnier des études toponymiques en Algérie, Foudil Cheriguen, qui a publié en 1993 un livre de référence, Toponymie algérienne des lieux habités, revient vers ses lecteurs avec un Dictionnaire de l'hydronymie générale de l'Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie), publié par les Editions Achab. L'auteur, à l'érudition phénoménale, s'est attelé à défricher un terrain qui n'a presque jamais intéressé les chercheurs maghrébins. Malgré la difficulté de la tâche, il a procédé à «une étude systématique d'hydronymie générale de l'Afrique du Nord, plus précisément à elle, des trois pays que sont l'Algérie, le Maroc et la Tunisie». Cheriguen définit dans son introduction les bases hydronymiques de mots tels que oued, assif, aguelmam, chott, guelta, daya, merdja, etc., uilisés dans les trois pays maghrébins. Il recense également les catégories sémantiques de mots (flore, eau, faune, rocher, quantité d'eau, etc.). Evoquant l'interprétation des hydronymes, dont il souligne l'aspect «difficile et hasardeux», l'auteur écrit : « Nous avons privilégié, autant qu'il nous est possible de le faire, la signification que l'hydronyme possédait localement (…). A défaut (…) nous avons fait appel aux parlers pour l'interprétation.» Le dico à la reliure quelque peu kitch recense des milliers de mots dont l'usage persiste malgré la disparition du site : Zahrez, synonyme de sebkha, est appliqué uniquement à deux grandes sebkhas des hautes plaines algéroises. Oued Noun signifie «oued du pissenlit». Un ouvrage à acquérir d'urgence. Foudil Cheriguen, Dictionnaire d'hydronymie générale de l'Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunsie), Editions Achab.