Ces assassinats ont fait monter de plusieurs degrés la tension déjà grande qui règne dans la région, et cela particulièrement dans la ville sainte d'El Qods et à El Khalil. En moins de 12 heures, deux jeunes Palestiniens, un garçon de 21 ans et une fille de 17 ans, ont été ciblés par des soldats de l'armée d'occupation israélienne dans la région d'El Khalil, en Cisjordanie occupée. Le premier, Diaa Etalahme, a été tué dans la nuit de lundi à mardi au carrefour de Kharsa, au sud d'El Khalil. Il venait d'avoir tout juste 21 ans. La jeune fille, Hadil El Hachlamoun, une écolière de 17 ans a, quant à elle, été mitraillée hier matin par des soldats israéliens postés au niveau d'un barrage militaire situé au centre-ville d'El Khalil, où vivent près de 500 colons sous la protection d'importantes forces de l'armée de l'occupation. Ces colons sont connus pour être des fanatiques et des extrémistes. L'armée israélienne a tenté d'évacuer la jeune Hadil mortellement blessée vers un hôpital à l'intérieur du territoire israélien… mais trop tard. Au cours de la journée, Hadil a succombé à ses blessures. Dans les deux cas, les versions palestiniennes et israéliennes se contredisent. Pour le jeune Diaa, qui, selon ses parents, est sorti de son domicile pour aller faire du sport dans une salle de gym se trouvant non loin de là, l'armée israélienne a prétendu qu'il a été tué par un engin explosif qu'il tentait de jeter sur un véhicule militaire. Les Palestiniens affirment pour leur part qu'il a été assassiné sans raison valable. Pour Hadil, le porte-parole de l'armée israélienne a déclaré que des soldats lui ont tiré dessus lorsqu'elle a tenté de poignarder l'un d'entre eux. Des témoins palestiniens, cités par des agences de presse locales, ont démenti les propos d'Avikhai Aderi, affirmant qu'elle était désarmée et ne portait que son cartable. Ces assassinats ont fait monter de plusieurs degrés la tension déjà grande qui règne dans la région, et cela particulièrement dans la ville sainte d'El Qods et à El Khalil. Cette tension est née, rappelle-t-on, des assauts, pendant une semaine, contre la mosquée Al Aqsa par des colons juifs protégés par les unités de l'armée d'occupation israélienne. Ces attaques et incursions se sont intensifiées sur l'Esplanade des Mosquées, troisième Lieu Saint de l'islam, avec la célébration du nouvel an juif la semaine dernière. Ces incursions massives pourraient se renforcer avec la fête juive du Kipour, le grand pardon, qui coïncide cette année avec l'Aïd El Adha, ce qui ravive les sentiments religieux des deux côtés et pourrait mener à des confrontations violentes. A cette occasion, les autorités israéliennes ont décidé de boucler la Cisjordanie occupée. Des milliers de soldats et de policiers quadrillent la ville sainte et toute la Cisjordanie occupée pour faire face à une éventuelle réaction palestinienne. L'inquiétude palestinienne est due surtout au sentiment croissant que l'Esplanade des Mosquées risque un danger de partage. Ce sentiment est corroboré par l'obstination d'extrémistes juifs d'y pratiquer des rites talmudiques, ce qui est contraire au «statu quo» régissant ce lieu de culte. Les musulmans peuvent s'y rendre à toute heure de jour comme de nuit. Les juifs peuvent y entrer la matinée mais sans y prier. Pour jeter de l'huile sur le feu, le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Gilad Erdan, a dit ouvertement, hier, devant des députés israéliens, qu'il «n'aimait pas ce statu quo qui fait que les musulmans ont le droit de prier, mais les juifs seulement de visiter». Pis encore, ce statu quo n'est plus respecté depuis longtemps, ce qui laisse la porte ouverte à toutes les éventualités et surtout à plus de violence. Israël a occupé et annexé la ville sainte en 1967, mais sans jamais réussir à la judaïser complètement. Ses dirigeants sont convaincus aujourd'hui que cette judaïsation passe par le contrôle des Lieux Saints musulmans. C'est ce qu'ils tentent de faire depuis quelques mois.