Revigorés certainement par la manche remportée contre leurs adversaires dans l'affaire de construction illicite dans la station multiservice de Houb el Kheir, les élus dissidents de l'APC de Constantine, repartent en croisades, cette fois contre la prolifération des constructions anarchiques dans plusieurs sites de la ville. En effet, le wali Hocine Ouadah, ayant réagi favorablement il y a un mois en ordonnant la démolition du bâtiment de ladite station, est considéré désormais comme un allié par les 13 élus qui lui ont adressé il y a de cela dix jour, une nouvelle requête pour l'ouverture d'une enquête sur la prolifération de constructions illicites dans la circonscription des Mûriers, celle-là même dont dépend la station Houb el Kheir. «Nous avons effectué des visites dans plusieurs quartiers dépendant du secteur des Mûriers et nous avons constaté une situation catastrophique à cause de l'accroissement des constructions anarchiques, notamment trois salles des fêtes érigées sans permis de construire et activant sans autorisations, sous les yeux du délégué de secteur», lit-on dans le document dont nous possédons une copie. Les rédacteurs de la lettre déplorent la facilité avec laquelle les contrevenants obtiennent des autorisations pour leur raccordement aux réseaux gaz et électricité, faisant fi de la circulaire du wali interdisant l'octroi de telles autorisations. Les élus dissidents se font, en outre, l'écho des citoyens et des représentants d'un nombre de quartiers qui dénoncent le phénomène mais ne trouvent pas d'interlocuteur au niveau des services communaux. Ils citent même le cas d'un contrevenant ayant construit une piscine pour sa maison, en obstruant une voie publique. Ce que rapportent ces élus n'a rien de fantaisiste. Dans de précédentes éditions, El Watan avait fait part de ce phénomène destructeur du tissu urbain, notamment en citant les sites d'El Barda, Naâdja Seghira, Mazia et le terrain appartenant à la famille Benabdelkader, en contrebas du lotissement Belhadj. Des personnalités influentes, notamment des magistrats, ont transgressé la loi en achetant des terrains en sous-seing privé et érigeant des habitations sans permis de construire. Le maire et son délégué du secteur des Mûriers doivent au moins s'expliquer sur leur silence et leur laxisme. Pour les plaignants, qui ont accompagné leur lettre d'un dossier de photos sur des cas de transgression de la loi, il s'agit de complicité avérée impliquant le délégué ainsi que le vice-président de l'APC chargé de l'urbanisme. Que fera le wali ?