Les Etats-Unis ont, pour la première fois, bombardé vendredi le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI) en Libye, éliminant dans une frappe aérienne l'Irakien Abou Nabil, présenté comme le chef du groupe dans le pays. «La mort de Nabil va amoindrir les capacités de l'EI à atteindre ses objectifs en Libye», s'est félicité dans un communiqué Peter Cook, porte-parole du Pentagone. M. Cook a précisé que la frappe avait été «autorisée et initiée avant l'attaque terroriste sur Paris». Selon le porte-parole du Pentagone, Abou Nabil, alias Wissam Najm Abd Zayd Al Zubaydi, a longtemps été «un militant d'Al Qaîda» et était «le plus haut responsable de l'EI en Libye». Il pourrait notamment être «le porte-parole s'exprimant dans une vidéo montrant l'exécution de chrétiens coptes», publiée par les terroristes en février 2015, a-t-il déclaré. La Libye est plongée dans le chaos depuis le renversement par l'OTAN et le Qatar de Mouammar El Gueddafi en 2011. Dans ce pays, les attaques de Daech ont surtout touché la ville de Syrte, mais les terroristes ont pu être chassés de Derna, dans l'Est. En Libye, les exécutions et autres crimes «attribués à l'EI ou à d'autres organisations alliées dépassent très largement en nombre ceux perpétrés par d'autres» organisations, avait souligné récemment la procureur du Tribunal pénal international (TPI), Fatou Bensouda, devant le Conseil de sécurité de l'ONU. «Les terroristes associés à l'EI doivent savoir ceci : vos jours sont comptés et vous serez vaincus», avait averti vendredi matin le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, au lendemain d'une frappe américaine visant en Syrie Jihadi John, le bourreau britannique du groupe Etat islamique. En juin dernier, les Etats-Unis avaient mené un autre bombardement aérien en Libye, qui visait le chef terroriste Mokhtar Belmokhtar, lié à Al Qaîda. La mort du chef terroriste n'a jamais pu être confirmée avec certitude.