Le ministre a déclaré que ces rencontres doivent permettre de lutter contre l'usage des réseaux sociaux «à des fins de propagande et d'enrôlement au terrorisme». Il a réitéré la position de l'Algérie en faveur d'une stratégie globale des Nations unies dans la lutte contre le terrorisme, qui «ne devrait pas se baser sur l'action militaire, mais sur d'autres facteurs». Invité de la «Matinale» de la Chaîne 3 de la Radio nationale, Abdelkader Messahel, ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, a annoncé la tenue, pour 2016, de deux conférences ayant pour thèmes «La lutte contre le terrorisme» et «La déradicalisation». Une annonce faite au moment où le terrorisme vient de frapper sauvagement la France, dans une série d'attaques qui ont fait plus de 135 victimes et 355 blessés. L'Algérie, qui veut partager son expérience en matière de lutte contre le terrorisme, a programmé une première rencontre autour de «La place de la démocratie dans la déradicalisation» au cours du premier trimestre 2016, alors que la seconde conférence se penchera sur «La cybercriminalité, l'utilisation d'internet et des réseaux sociaux par les groupes terroristes», a révélé M. Messahel lors de son passage dans l'émission «L'Invité de la rédaction». Pour le ministre, ces rencontres doivent permettre de lutter contre l'usage des réseaux sociaux «à des fins de propagande et d'enrôlement au terrorisme». Il a en outre réitéré la position de l'Algérie en faveur d'une stratégie globale des Nations unies dans la lutte contre le terrorisme, qui «ne devrait pas se baser sur l'action militaire, mais sur d'autres facteurs» tels que l'assèchement des sources de financement du terrorisme. M. Messahel a rappelé que l'Algérie avait proposé, lors du Sommet du conseil de paix et sécurité de l'Union africaine (UA) à Nairobi, de réunir une conférence africaine l'année prochaine sur le financement du terrorisme, avec comme objectif «la négociation d'un protocole additionnel à la convention de lutte contre le terrorisme qui prend en charge la question du financement de ce fléau», a-t-il déclaré au micro de Souhila Hachemi. Et d'ajouter : «Il va falloir prendre des mesures internationales pour sanctionner ceux qui payent les rançons.» «Le terrorisme est devenu une menace globale pour la paix et la sécurité, et il nécessite une riposte globale.» Abordant l'expérience algérienne en matière de terrorisme, le ministre a longuement évoqué les efforts consentis par l'Etat dans sa politique de déradicalisation. «La déradicalisation, c'est la loi sur la concorde civile, a-t-il affirmé. La réconciliation nationale, les projets de développement, la prise en charge des jeunes et les grandes réformes qui font qu'aujourd'hui, le pays est devenu une référence en la matière.» Le ministre est revenu sur l'importance de la réhabilitation de l'islam traditionnel et sur le rôle que peuvent avoir la mosquée, l'école et également les médias dans cet objectif. «La démocratisation est le fondement même de la lutte contre la radicalisation», a affirmé le ministre, qui rappelle que l'Algérie est le pays qui «donne le moins de djihadistes au terrorisme et à Daech». Par ailleurs, M. Messahel juge que le terrorisme a connu une mutation dans son mode opératoire, «passant d'opérations ciblées à l'occupation et au contrôle de vastes territoires», comme c'est le cas en Irak.