Durant trois jours des femmes algériennes ayant produit des films viendront échanger leurs expériences communes avec leurs homologues étrangères. En effet, cette première édition verra la participation d'une trentaine de professionnelles, dont des productrices, des scénaristes et des réalisatrices venues entre autres du Liban, de Syrie, de Belgique, de France, du Canada Cette manifestation - dédiée au cinéma féminin - est organisée sous l'égide du ministère de la Culture, l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), en partenariat avec la Télévision et la Radio algériennes et l'Office national des droits d'auteur et des droits voisins et en coordination avec un groupe de travail, à leur tête Mme Baya Hachemi.Pour cette première édition, la Palestine est l'invitée d'honneur avec la présence d'une délégation et la programmation de projections. Lors d'un point de presse animé, hier matin, à la villa Abdellatif à Alger, les grandes lignes de cette programmation ont été dévoilées respectivement par le directeur général de l'AARC, Nazih Berramdane, la responsable du département cinéma à l'AARC, Nabila Rezaïg, et par la réalisatrice Baya Hachemi.Ces journées internationales du cinéma féminin accorderont une large place à l'aspect académique puisque des conférences et des débats seront à l'honneur. De même que des ateliers casting seront programmés en direction des étudiants, entre autres ceux de l'ISMA, de l'Ecole des beaux-arts, de l'Ecole de cinéma de Oued Fayet à Alger. Côté projections, seuls six films seront visionnés, dont Maintenant ils peuvent venir, du réalisateur Salem brahimi, ou encore Le Puits réalisé par Lotfi Bouchouchi. La réalisatrice et coordinatrice de ce projet, Baya Hachemi, estime qu'il s'agit-là d'un rêve qui s'est enfin réalisé. «Pendant la décennie noire, dit-elle, les femmes cinéastes algériennes ont pu s'exprimer en toute liberté lors du festival de Créteil et celui de Namur. Je m'étais dit à l'époque que si nous avions pu avoir nous ce genre d'espace, nous aurions pu faire la même chose. On n'avait pas cette possibilité. J'ai déposé, en 2007, une demande, mais malheureusement il y a eu plusieurs circonstances qui ont empêché la faisabilité de ce projet.» Pour la réalisatrice, ce genre d'initiative permettrait de créer des industries créatives en Algérie. «Nous devons créer un pool de production. Il faut créer nos propres décors et espaces. Nous avons des hangars fermés pour créer des industries. Le décor d'un film donné peut être réutilisé avec une part de génie. Il faut qu'on arrive à sortir avec ne serait-ce que des intentions de coproduction dans le cadre de la formation et des échanges. Que les écoles de formation qui existent à l'étranger donnent un coup de main à nos écoles. On espère également envoyer des stagiaires dans les différents festivals pour être en mesure de bien préparer le nôtre», note-t-elle.