La mise en service de différentes sources de champs électromagnétiques pour répondre aux besoins des communautés urbaines et rurales dans le domaine des technologies de l'information et de la communication (TIC) a progressé très rapidement ces dernières années. L'ouverture à la concurrence, la croissance du trafic, les exigences en matière de qualité de service, la couverture du réseau et la mise en service des technologies nouvelles sont le résultat de ce «boom» des communications. En conséquence, le public s'inquiète des risques possibles pour la santé humaine concernant l'exposition prolongée à des signaux radioélectriques produits par des installations de communication. Dans ce contexte, l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) vient de mettre en ligne, sur son site web, une décision portant fixation des valeurs limites de l'exposition du public aux champs électromagnétiques qui s'applique à tous les opérateurs de la téléphonie fixe et mobile. L'Autorité procédera à des contrôles réguliers ou inopinés sur site à l'effet de s'assurer du respect des niveaux de rayonnement et les résultats seront notifiés aux opérateurs. Cette décision a pris en considération l'avis de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a diffusé des aide-mémoires sur les questions relatives aux champs électromagnétiques, notamment les terminaux mobiles, les stations de base et les réseaux hertziens. Elle a pris également en compte les nombreuses réclamations enregistrées par l'Autorité de régulation relatives aux appréhensions et requêtes des citoyens quant aux dangers sur la santé que pourraient engendrer les rayonnements des installations radioélectriques. Pour toutes ces considérations, il fallait encadrer en urgence le rayonnement des installations. Les inquiétudes du public concernant les effets potentiellement préjudiciables de l'exposition aux signaux radioélectriques émis par des équipements de télécommunication sont exacerbées par le fait que la population n'est pas toujours consultée lors de l'installation de ces équipements. Le principe de précaution se base sur différents niveaux de preuves (ou degrés d'évidence) pour justifier d'éventuelles réductions des niveaux d'exposition. Compte tenu du nombre considérable d'utilisateurs de téléphones mobiles, il est important de rechercher, de comprendre et de surveiller tout effet potentiel sur la santé publique. Des interrogations subsistent sur d'éventuels effets à long terme de l'usage intensif de téléphones mobiles, impliquant des niveaux d'exposition très nettement supérieurs à ceux constatés à proximité des antennes relais. Les champs électromagnétiques radiofréquences ont été classés comme possiblement cancérogènes pour l'homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) en mai 2011. Kamel Benelkad