La France devrait chercher à réduire l'exposition des habitants aux ondes émises par les équipements de téléphonie mobile, même si leur nocivité pour la santé n'est pas prouvée, a recommandé jeudi l'autorité de régulation chargée du dossier. L'Agence de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) avait été chargée en 2007 par le gouvernement de mettre à jour son expertise de 2005 sur les effets de la téléphonie mobile (téléphones et antennes) et de l'étendre à l'ensemble du domaine des radiofréquences (Wifi, Wimax, téléphones sans fil, radios, micro-ondes...). Pour l'Afsset, même s'il n'y a pas de «démonstration probante» de l'existence d'effets autres que thermiques, des interrogations demeurent, entre autres, sur les effets sur le long terme des ondes électromagnétiques émises par les antennes. Si on ne peut montrer l'inexistence d'un risque, cette réduction doit être envisagée. Elle suggère l'utilisation de téléphones mobiles à faible débit d'absorption spécifique (DAS) qui mesure le niveau de radiofréquences émises par le portable. Elle propose également la cartographie des zones présentant les intensités les plus fortes et l'abaissement des niveaux d'exposition dans ces zones, la mutualisation des émetteurs, voire «l'usage modéré des technologies sans fil». L'Afsset note à cet égard que les niveaux d'exposition provenant des téléphones portables sont beaucoup plus élevés que ceux des antennes relais. Elle redoute ainsi qu'une réduction de la puissance de ces antennes augmente l'exposition aux radiofréquences émises par les téléphones mobiles. Ce rapport a nécessité les avis d'experts, de représentants d'associations, et passé au crible un millier d'études publiées depuis 2005. Une trentaine de personnes ont été auditionnées, et une campagne de mesures d'émissions autour d'antennes relais a été réalisée. Côté associations, celles-ci dénoncent régulièrement la nocivité pour la santé des ondes émises par les antennes relais et par les téléphones portables.