En dépit des déclarations tonitruantes des différents responsables du ministère de la Santé, il est une réalité que certains médicaments connaissent une pénurie et les répercussions de cette situation sont insoutenables pour les malades et leurs familles. C'est le cas du Rivotril, Rovimed ou Clona en gouttes prescrits aux malades souffrant d'infirmité motrice et cérébrale (IMC). C'est un traitement vital pour traiter cette pathologie lourde et handicapante à 100%, mais qui n'est pas disponible dans des pharmacies, depuis au moins six mois, selon G. L., père d'un enfant de dix ans souffrant depuis sa naissance de l'IMC. «Je suis contraint de sillonner l'Algérie pour trouver ce médicament. Récemment, je me le suis procuré à Bouira et Tizi Ouzou. A Constantine, dès que je présente l'ordonnance, les pharmaciens me répondent qu'ils ne le servent pas et sans donner la moindre explication.» Cet ancien inspecteur dans le domaine de la pharmacologie, qui connaît les rouages du monde des médicaments et la réglementation y afférente, ne s'explique pas la pénurie du Clona (gouttes), alors qu'il est fabriqué localement. «Il y a rupture de stock pour certains médicaments, car l'Etat veut réduire ses factures d'importation, mais le Clona est fabriqué à Oran et son indisponibilité n'est pas justifiée.» Selon des statistiques publiées en 2013, il existe 40 000 malades à travers tout le territoire atteints de l'IMC, dont 4000 à Constantine. Ils ont tous un besoin vital de cette molécule antiépileptique. Depuis six mois, c'est un parcours du combattant qui s'ouvre devant les familles, puisque le remède en question est introuvable. «Auparavant, j'arrivais à me procurer ce médicament à partir de la France et de la Tunisie. Depuis peu, il est exigé une ordonnance délivrée sur le sol français ou tunisien, ce qui a augmenté ma détresse, car sans ce médicament, mon enfant est en danger», nous dira G. L. qui précisera que «les médicaments de substitution existent mais provoquent des lésions à l'estomac, ce qui a nécessité l'hospitalisation de mon fils». Un appel est donc lancé aux pouvoirs publics, à leur tête le ministre de la Santé, pour trouver une solution à cette situation insoutenable qualifiée de «non-assistance à personne en danger», par notre interlocuteur qui se bat depuis des années pour que son enfant malade puisse bénéficier des meilleurs soins.