Selon la direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya, la rareté du foncier en bord de mer s'avère un sérieux frein au développement de l'aquaculture. Mais cet écueil n'est pas l'unique, la bureaucratie y a également mis du sien. Le nouveau programme national de développement de l'aquaculture qui donne la priorité à l'aquaculture marine en cages flottantes, possède entre autres avantage d'être moins consommateur de foncier, les deux premières fermes aquacoles réalisées à Témouchent ont été construites en sol sur la côte avec pompage de l'eau de mer vers elles. Les nouvelles fermes n'ont besoin chacune que d'une base logistique à terre ainsi que les infrastructures d'usages communs à plusieurs concessions aquacoles : débarcadère, stockage d'oxygène dissous, amenées d'eau et d'énergie électrique. Sur treize sites proposés par la commission de wilaya chargée de l'exécution du plan directif pour le développement de l'aquaculture, seulement deux sites ont été validés par la commission ministérielle pour être érigés zones d'activités aquacoles prioritaires (ZAAP). Il s'agit de Sbiat relevant de la commune de M'Said au nord-est de la wilaya et de Rachgoun au nord-ouest. Si le site de la première ZAAP a été validé techniquement et affecté fin 2012 à la DPRH, le second fait depuis l'objet d'un blocage parce qu'il appartient aux réserves forestières. Du coup, tout le programme de développement se réduit à une seule ZAAP, soit environ le tiers des 80 km de façade maritime. Sbiat, située à environ 5 km du port de Bou Zedjar, devrait accueillir sur ses 8 ha, selon les premières projections, huit fermes aquacoles marines. Mais jusqu'à l'heure quatre projets ont été validés dont un pour une ferme conchylicole (élevage de coquillages) et trois fermes piscicoles en mer ouverte. Un des investisseurs en question a fait part de son infortune face à la lenteur inexpliquée dont ferait preuve la direction des Domaines dans la délivrance du titre de concession. Ce document est indispensable pour traiter avec la banque afin de postuler à un crédit : «Cela fait six mois ! Ce qui est étonnant, c'est que la wilaya et la DPRH traitent les dossiers avec célérité et avec le sourire en sus, chez les Domaines, cela bloque sans raison valable». Que va-t-il en être des quatre autres études de faisabilité pour la création de fermes aquacoles transmises à la commission de wilaya pour validation ? Elles devront attendre que soit achevée une étude d'implantation confiée à l'agence foncière. Le site étant très accidenté, celle-ci devra confirmer le nombre de fermes qu'il pourra accueillir. Enfin, il reste la question de la viabilisation de la ZAAP dont l'inscription de sa budgétisation a été proposée en vain trois années de suite. Elle ne risque pas de l'être les années prochaines au regard des nouvelles restrictions budgétaires.