« Quand l'eau courbe un bâton, ma raison le redresse. » Jean de La Fontaine Grande question qui peut être abordée de différentes manières et selon plusieurs points de vue. Nous pouvons ainsi valser entre différents discours (politique, social, philosophique, moralisateur ou encore syndicaliste). Cependant, dans cet article, nous tentons de répondre à cette question par un raisonnement économique, et nous essayons de proposer des pistes de réflexion s'appuyant sur ce même raisonnement. Au sens économique, la valorisation ou du moins la valeur a une dimension sociale et se crée à travers l'échange. Par conséquent, nous devons nous pencher sur les éléments qui peuvent faire objet d'échange par l'université. Ce qui nous conduit à nous intéresser aux produits universitaires qui sont l'étudiant, les projets de fin d'études et les projets de recherches. L'étudiant, après sa formation, est tout à fait libre et ne peut constituer une valeur d'échange pour l'université. Par conséquent, il ne peut être retenu dans cette analyse. Mais aussi, les projets de recherche ne peuvent être retenus également, car, par hypothèse, ces projets sont plutôt rares et donc ne peuvent avoir un effet significatif. Il reste donc que les projets de fin d'études qui sont les seuls susceptibles de constituer une valeur d'échange, à condition bien sûr que ces projets se gèrent de manière à créer un pont utile entre l'environnement et l'université. Une gestion qui s'appuie donc sur les besoins et les centres d'intérêts de cet environnement. Nous insinuons en quelque sorte une démarche marketing qui complète le raisonnement économique dans cette analyse. A ce niveau, une question se pose : les projets de fin d'études ne peuvent-ils pas donner une valeur d'échange avec l'environnement, créant ainsi un pont avec celui-là ? Il est vrai que le débat sur la relation entre l'université et l'environnement a été déjà abordé et développé dans moult circonstances et rencontres, mais nous estimons que ces débats n'ont pas engendré de véritables démarches ou politiques qui puissent engendrer à leur tour un dynamisme réel pouvant propulser l'université de l'avant et lui donner une valeur et une place dans le développement. En effet, les débats qui établissent seulement des constats ou proposent des solutions inaccessibles ou inadaptées ne permettent pas, de toute façon, d'engendrer des améliorations et un encrage de l'université dans l'environnement. Mais aussi, les débats qui se font en marge de la masse des enseignants ne peuvent donner lieu à une véritable politique universitaire. Par ailleurs, pourquoi cherchons-nous des idées « complexes », sinon des idées expérimentées dans d'autres pays qui évoluent dans des conditions tout à fait différentes, et nous oublions tout simplement de valoriser la matière brute qui se trouve entre nos mains. Il est clair que ce n'est ni un décret ni une ordonnance qui parviendront à éclairer le rôle et la voie de l'université. Il est donc plus sage, peut-être plus raisonnable, de penser que la solution proviendra du cœur de cette université : les enseignants et les étudiants. Ainsi, le changement doit être porté par l'ensemble des enseignants et essentiellement ceux qui ont la charge d'encadrer des étudiants dans les projets de fin d'études. Chaque enseignant s'impliquant dans cette démarche sera à l'origine d'une relation professionnelle et fructueuse avec son environnement qui pourra donner lieu à un intérêt économique par la valorisation des efforts entrepris pour l'élaboration des projets de fin d'études. Nous pensons que cette valorisation peut prendre forme à travers la création d'un service qui capitalise l'ensemble des données recueillies dans les projets de fin d'études sous forme d'une banque de données, mais aussi les résultats obtenus sous forme de résumés qui pourront constituer un pont et un centre d'intérêts pour l'environnement économique et administratif. Mais ces banques de données peuvent servir aussi à épargner des efforts en matière de recueil de données permettant d'améliorer la qualité des analyses, et donc la qualité du produit universitaire. Cependant, il est important de rompre avec ces habitudes qui consistent à considérer que la soutenance se termine avec l'attribution d'une note suivie généralement d'une collation, et c'est la fin du parcours. Une note qui n'a souvent aucun sens ni aucune saveur. Mais aussi des habitudes qui donnent la sensation d'une mission accomplie, avec un sentiment d'une « fausse victoire » ou une sensation amère selon les circonstances et les humeurs. Peut-être bien qu'un jour, l'université pourra s'ériger en une institution qui produit des services. Les projets de fin d'études peuvent constituer dans ce cas-là, et pour un début du moins, le moyen par lequel l'université peut créer cette relation utile et intelligente avec son environnement. Ainsi, à travers ces projets, l'université parviendra, peut-être, à se faire une place dans son environnement économique et institutionnel qui lui permettra de contribuer de façon tout à fait naturelle et méritée au développement du pays.