Dans quel contexte expliquer le désir du retour au pays de la diaspora algérienne ? C'est dans ce sens que Giulia Fabbiano, chercheure et anthropologue française, s'est penchée sur le sujet. Une enquête ayant duré deux ans (2012-2014) sur ces diasporas qui ont répondu à «l'appel du bled». Elle a dépoussiéré des articles de presse, des émissions radiophoniques ou télévisées françaises pour tenter d'expliquer, dans une conférence à l'Institut français de Tlemcen, «Les trajectoires de mobilité des Français d'origine algérienne». Ils ont entre 25 et 40 ans et ont pour la plupart un bac+5. «Ils ont fait des études supérieures sélectives : commerce, d'ingéniorat, de journalisme», a-t-elle expliqué. L'enquête menée fait partie d'une recherche sur «Les mobilités depuis la France vers le Maghreb». Cela l'a conduite à s'intéresser aux trajectoires des Français, toutes origines confondues, venus s'installer en Algérie. «En faisant du terrain, forcément, j'ai rencontré des Français d'origine algérienne et j'ai dû m'interroger sur la spécificité de cette catégorie», a-t-elle précisé. Mme Fabbiano a rappelé le parcours de ces jeunes Français qui (re)partent au bled, au pays de leurs ascendants.