L'Algérie constitue un champ de recherche majeur dans le cadre d'une étude sur les mobilités Nord-Sud, contrebalançant les théories qui confinent le phénomène au sens inverse, a-t-on appris lundi à Oran lors d'une conférence consacrée à cette thématique. Cette étude a pour objectif "d'amorcer de nouvelles perspectives d'analyse et de contribuer au renouvellement des théories sur les migrations", a indiqué l'anthropologue italienne Mme Giulia Fabbiano qui a animé cette rencontre au Centre d'études maghrébines en Algérie (CEMA), basé à Oran. Chercheur à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris, Mme Fabbiano s'est attelée dans le cadre de ses investigations scientifiques à explorer en particulier le paysage de la présence française en Algérie. "Retour ou immigration ? mobilités franco-algériennes en situation postcoloniale" est le thème de ce travail de recherche qui lui a déjà permis de mettre en évidence les différentes catégories de la communauté considérée, à savoir les expatriés, les résidents temporaires et de longue durée. "Les raisons professionnelles constituent un facteur de mobilité commun à toutes ces catégories", a observé l'intervenante, mettant en outre l'accent sur un phénomène en émergence lié à "la quête des origines", selon son expression visant à qualifier le flux des jeunes Français qui, n'ayant jamais visité l'Algérie, font le déplacement pour mieux connaître le pays où vécurent leurs parents. "Le poids de l'histoire est un élément incontournable dans cette analyse, les deux nations portant, chacune en elle-même, une part de l'autre", a estimé Mme Fabbiano qui s'est également penchée sur le mode de vie des expatriés en Algérie. Cette rencontre s'est tenue en présence du sociologue algérien Zine Eddine Zemmour (université d'Oran) qui, tout en soulignant l'originalité de cette piste analytique, a préconisé d'étendre le champ d'étude à l'ensemble des communautés étrangères présentes en Algérie.