Les logements AADL 2 coûteront plus cher. Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé une hausse des prix de vente des logements destinés aux souscripteurs du programme AADL 2 (2013). S'exprimant en marge de la séance du Conseil de la nation, M. Tebboune a précisé que l'augmentation atteindra 20%, tout au plus, du coût initial, rapporte l'APS. Selon le ministre, une hausse «raisonnable» est encore à l'étude avec le ministère des Finances. En février dernier, M. Tebboune avait avancé une hausse moins importante. «Si une telle décision venait à être prise, la hausse oscillerait entre 5% et 10%», avait-il précisé, en rappelant que l'Etat prend en charge 50% du coût de réalisation des logements selon la formule location-vente supervisée par l'AADL. M. Tebboune explique la hausse par l'augmentation des coûts de réalisation. «Rien ne justifie le maintien des prix actuels alors que le coût de réalisation a fortement augmenté», a-t-il dit. «Notre engagement à appliquer le programme du président de la République ne nous permet pas de nous arrêter devant des entraves financières», a-t-il ajouté. La mesure décidée par le ministère de l'Habitat sera appliquée à travers une hausse du montant des versements mensuels après réception du logement, la valeur des quatre tranches à payer avant la remise des clefs restant inchangée. S'agissant des versements mensuels, M. Tebboune a expliqué qu'ils seront comptabilisés sur la base du nombre d'années de paiement retenues par le postulant, faisant état de la possibilité pour ce dernier de payer l'intégralité du prix du logement et d'obtenir l'acte immédiatement. Les prix des logements AADL sont estimés actuellement à 2,1 millions de dinars pour les appartements de type F3 et à 2,7 millions de dinars pour les F4. Lenteurs dans les désistements A la question d'un membre du Sénat sur la cession des logements sociaux, M. Tebboune a répondu qu'il a été décidé de régulariser la situation des occupants de logements qui ont bénéficié du désistement d'un proche, bien que la loi n'autorise pas une telle démarche. La cession lancée en 2013 connaît des lenteurs. Seules 156 000 unités sur un ensemble de 571 000 logements sociaux distribués avant janvier 2004 ont été cédées. En dépit des mesures adoptées pour éliminer les entraves administratives, l'opération avance lentement, raison pour laquelle le gouvernement a entrepris de régulariser la situation des logements sociaux vendus ou loués contrairement à la loi. L'enquête préliminaire fait état de près 140 000 logements à travers le territoire national occupés par des personnes autres que les bénéficiaires initiaux, a poursuivi le ministre, pour qui ce chiffre pourrait atteindre les 250 000 unités. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a mis en place une cellule composée des représentants des ministères de l'Habitat, de l'Intérieur et des Finances. Cette cellule a autorisé la régularisation des cas de désistement par les bénéficiaires initiaux au profit d'un membre de la famille, selon les propos du ministre, qui a ajouté que les autres cas n'ont pas encore été tranchés.