Cheb Kamel , de son vrai nom Naïli Kamel, aime la musique algérienne dans toute sa diversité. Aussi bien le staïfi, assimi (l'algérois) ou encore la variété. Il s'initiera à ces différents genres musicaux dans une maison de jeunes à Dély Ibrahim, à Alger, au sein d'un groupe. Il s'adonnera à un autre style, le raï. Avec sa formation, il reprendra les classiques de Khaled, Hasni et Mami. Ayant un mental de gagneur, il participera à deux reprises au marathon de Jijel dans les année 1990. En 2004, il sortira un album chez Red Son, comptant, entres autres, les titres L'embargo, Aïcha mora, Tefrimi Alia , Ma Nebedelhache et Le Malheur. Un CD réalisé sous la férule de Tedj Eddine, le talentueux arrangeur et claviériste. Mais, malheureusement, disparu prématurément à l'âge de 29 ans. Tedj Eddine est celui qui a conçu une pléthore de tubes dans les années 2000, comme Réda, Abdou, Cheba Kheira, Djelloul, Abbès, Hassan et surtout Cheb Redouane. C'est dire de l'ambition affichée de Cheb Kamel. «Profil bas» Après une absence forcée qui aura duré deux ans, Cheb Kamel revient et veut renouer avec la musique qui lui manquait énormément. Cette semaine, il se déplacera à Oran pour enregistrer un nouvel album toujours sous le label Red Son. «Je trouve que ce sont des professionnels. Et qu'ils respectent ce que je fais et propose. Sans faire dans la ‘‘démagogie'', il y a des éditeurs qui refusent mon travail. Parce que, selon eux, ils ne cadre pas avec ce qui se fait actuellement. C'est-à-dire que j'ai des paroles dites ‘‘propres''. Enfin, on ne peut pas plaire à tout le monde.. .». L'album comportera 10 titres, qui seront arrangés par Kouider Benachour, qui a travaillé avec Bilal et Anouar. La chanson titre est Litima (l'orpheline) ainsi que deux reprises de Bilal et Akil. «Cheb Hasni et Akil, ce sont d'immenses chanteurs de raï. Cheb Akil était un ami. J'ai animé le concert du réveillon de 2006 avec lui». Les paroles de Cheb Kamel parlent d'amour, de problèmes de la société, de football et surtout pas de politique. Il évite. Par ailleurs, Cheb Kamel nous confiera qu'il est victime d'un certain ostracisme à la télévision algérienne car il «ne cadre pas» : «Je ne suis jamais invité à la Télévision algérienne dans le cadre de la promotion d'un album. Peut-être qu'ils ont un certain profil d'artiste. Je souffre de ne pas en parler. Et puis, je ne vis pas de mon art. Je suis sans emploi. Je travaille l'été en saisonnier. Le reste de l'année, c'est la dèche. Je voudrais tourner avec l'ONCI, L'OREF, dans les wilayas pour travailler dignement… ». L'appel est lancé. A bon entendeur , salut !