Une soirée qui célèbre le 40e anniversaire de l'association musicale Errachidia. Bien que traversée par par des querelles byzantines, continue à végéter dans un niveau qui laisse à désirer, pourtant son passé est riche de son rôle éducatif et ses actions axées sur la formation des jeunes filles et garçons. Cette fois, l'association Errachidia a tenu à rendre hommage à la chanteuse Bouchema Nora, connue sous le nom d'artiste de Nardjess, pur produit de l'émission «Alhan wa chabab» dans les années 1980. La soirée avait débuté vers 23h par l'hymne national, Qassaman. Le CEM Yamina Oudaï était plein à caquer. Beaucoup de jeunes excités étaient regroupés à l'extérieur de l'enceinte. Ils avaient forcé le portail, l'unique issue mise en service lors de cette manifestation culturelle, pour se mêler au milieu d'une assistance très nombreuse. Kamel Sebbagh, le maestro de l'association Errachidia, avait dirigé merveilleusement les élèves de la classe B de son association, qui avaient exécuté des chants de musique andalouse. Une manière pour expliquer que la formation continue au sein de l'association Errachadia. Parmi la troupe des musiciens en herbe, figurait le petit Kheir-Eddine Korchi, fils du défunt Korchi Sid Ahmed, ancien élève et ex-président de cette association, qui s'est sacrifié jusqu'à sa mort, en dépit de son jeune âge, afin que l'association Errachidia ne disparaisse pas. La classe B, enveloppée sous des habits traditionnels, avait fait réagir l'assistance en se manifestant par des youyous et des applaudissements. Une partie de la troupe Dar El Gharnatia de Koléa fait son apparition sur la scène. Le maestro Saoudi Mohamed Cherif, égal à lui-même, a su diriger ses élèves. La sonorisation avait du mal à se mettre au niveau des musiciens de Dar El Gharnatia. Le regard de Chérif Saoudi en disait long sur ses sentiments tout en interprétant son programme avec ses élèves. Nour Eddine Labri intervient auprès des techniciens et regrette la défaillance technique. Le président de Dar El Gharnatia, Hadj Kherrous Boualem, visage ferme, «scotché» sur son fauteuil, marmonnait. Le volume et la volonté des musiciens et des interprètes de Dar El Gharnatia avaient su dépasser la difficulté «technique» pour offrir un programme qui n'a pas laissé l'assistance subir le poids de la fatigue, en achevant son récital par un medh au style marocain. Il est 1h10. Le libraire Farid Saâdoun, fraîchement grand-père, résiste et demeure collé à sa chaise. L'animateur fait un effort pour laisser les familles et les jeunes éveillés, car la clôture de cette première soirée sera assurée par une des stars de la chanson algérienne. Il est 1h23, un petit groupe de 11 musiciens locaux s'installe sur la scène pour accompagner musicalement l'artiste. Chaou Abdelkader à son tour entre en scène, son instrument musical dans sa main, souriant et satisfait de la présence d'une assistance nombreuse. Il entame son tour de chant en proposant un cocktail de chansons populaires. Ses cordes vocales sont intactes. Ses yeux sont rivés sur la feuille. Il est 2h. Des dizaines de familles demeurent présentes. Au premier rang, la chanteuse Nardjess ne se considère pas étrangère à la ville de Cherchell. Ses proches y habitent toujours. Une opportunité pour se retrouver parmi les siens. Elle est programmée pour la dernière soirée, afin de faire découvrir son talent et sa voix aux très jeunes. Elle venait passer ses vacances durant les années 60 et 70 dans cette ville. La maison de sa grand-mère se trouve à quelques pas du CEM Yamina Oudaï. L'animateur annonce la programmation de Dalhia Chih lors de cette 9e édition des nuits andalouses. Chih était une ancienne élève de l'association Errachidia de Cherchell. Elle est devenue une star mondiale. Son passage motivera sans aucun doute d'autres jeunes artistes.