La palette de l'artiste- peintre Khelifa Sultane Hakim est des plus explosives et ses tracés sont des plus stylisés. Architecte de formation, Khelifa Sultane Hakim dévoile, jusqu'au 5 septembre prochain, sa toute dernière collection de peinture «Couleurs d'Algérie » au niveau de l'hôtel Sofitel d'Alger. Une collection riche de trente-deux tableaux aux dimensions diverses. Ainsi, les cimaises sont ornées d'œuvres aux thèmes exhumés du patrimoine national. Bien qu'autodidacte, ayant reçu une formation de deux ans dans les arts plastiques à Paris, Khelifa Sultane Hakim livre, depuis une vingtaine d'années, son monde mirifique. Il suffit de découvrir cette collection de peinture pour mieux comprendre le parcours de l'artiste. En effet, l'esthète ou le profane est à même de comprendre combien son art et sa vie personnelle sont intimement liés. Ses toiles remplies de pigments colorés ne sont autres que la résultante de souvenirs et de coups de cœur du moment. Khelifa Sultane Hakim porte une attention particulière à la légèreté du mouvement naturel. La texture appliquée en empâtement met en relief certains paysages algériens. Un véritable voyage initiatique est proposé dans certaines wilayas du pays. Ainsi, on retrouve des tableaux aux titres évocateurs de leurs contenu. Dans l'œuvre baptisée «Biskra» est immortalisé un décor des plus féeriques, une oasis et ses palmeraies et avec ces femmes voilées vacant à leurs occupations. Khelifa Sultane Hakim se balade toujours avec son boîtier. Dès qu'un plan l'interpelle, il l'immortalisé grâce à son boîtier. D'où cette série de tableaux représentant la Pêcherie la nuit avec ses voûtes, ses immeubles, sa mosquée et ses embarcations amarrées, ou encore la corniche algéroise la nuit avec en toile de fond la basilique de Notre-Dame d'Afrique et ses immeubles en osmose avec la mer. La Casbah d'Alger est également présente, avec ses dédales et ses femmes enveloppées dans le haïk traditionnel. D'autres escales à l'intérieur du pays se donnent à découvrir avec un réel plaisir à travers «Ruelle aux tapis à Ghardia», «Ruelles de Constantine», «La corniche jijelienne», «Plaine de la Mitidja», «Akfadou Kabylie», «Marché de Ouargla», «Phare de Skikda», «Ruelle de Ténès». «Touareg» représente trois Touareg -vêtus de chèche bleu- assis, de surcroît très pensifs. La nature morte est également à l'honneur avec le tableau intitulé «Poteries kabyles». Une théière traditionnelle, une jarre et une grenade sont bien agencées sur un tapis berbère. L'impressionniste Kelifa Sultane Hakim détient un coup de pinceau personnalisé. Il se plaît à chacune de ses expositions de peinture à dévoiler une force créative explosive et une richesse des couleurs. Dans chacune de ses toiles à la peinture en relief à l'huile, on trouve l'œil de l'architecte avec ce recours à la prédominance de la perspective. L'artiste reconnaît qu'il existe une concurrence acharnée sur le marché national. «La concurrence, dit-il, est féroce. Il faut vraiment se trouver un style personnalisé pour pouvoir se créer une place. On ne peut pas vivre de ce métier. Je caresse le rêve d'ouvrir prochainement une galerie d'art avec un ami.»