En l'absence de dialogue autour des questions liées à la gestion de la municipalité, c'est l'état de guerre qui perdure entre les deux parties depuis plusieurs mois. L'un des foyers inextinguibles de protestations, en l'occurrence l'APC de Souk Ahras vient d'annoncer la fin de la trêve estivale. Jeudi dernier, au moment où la section syndicale de la commune de Souk Ahras s'apprêtait à exposer les doléances des travailleurs lors d'une séance de travail programmée dans l'après-midi, le maire qui avait évité ce rendez-vous maintes fois, a proféré des propos attentatoires aux représentants des travailleurs pour les sommer ensuite de quitter les lieux. «Je suis le patron ici, allez vous plaindre à qui vous voulez. Votre démarche n'aboutira jamais», a-t-il asséné aux syndicalistes. Tout commença aux alentours de 14 heures quand les membres de la section syndicale, invités au dialogue après maintes doléances adressées aux différentes instances et relatives aux attitudes du premier édile de la ville, notamment le refus de recevoir ladite section. Ayant probablement eu vent de la plateforme de revendications des travailleurs, le maire engagea le premier les hostilités pour demander à quelques syndicalistes de quitter la salle de réunion. Le président de la section syndicale Nadjib Takkouche, répliquera à cette mesure illégale par la demande d'une réciprocité s'agissant de quelques représentants de l'administration proche du président de l'APC. Ce dernier répondra par des approches désobligeantes et autres touchant à l'intégrité morale des employés (enregistrements sonores et audiovisuels faisant foi) voire des propos injurieux pour tenter ensuite d'engager une rixe avec le président précité. C'est là où tout dialogue devint impossible et où une confusion générale transforma cette rencontre en arène où tout était permis. Vociférations, diatribes, menaces, bousculades et insultes. Approché en marge de cette rencontre houleuse, un membre de la section syndicale a déclaré : «L'arrogance manifeste du maire, ses comportements revêches envers des syndicalistes venus dans un cadre légal proposer des solutions à des problèmes socioprofessionnels, inextricables dont il est l'auteur, sont des preuves de plus de son incapacité à gérer la commune, encore moins les affaires de la cité.» L'un des points les plus appréhendés que devaient débattre les syndicalistes de la commune concerne le changement de position, la titularisation et ensuite la régularisation dans des conditions contestées d'un seul travailleur contractuel pris sur 111 employés qui vivent la même situation depuis des années. Plateforme de revendications appréhendée Dans le même canevas de doléances, les protestataires étoffent le point cité plus haut par d'autres cas de recrutement sélectif des proches du président de l'APC, les atteintes multiples au personnel de la commune, les retards dans la perception des salaires et autres arriérés, l'utilisation par le maire de la prime de rendement pour dissuader les travailleurs d'adhérer à la section syndicale, l'absence des mesures d'hygiène et de protection, l'affectation de quelques employés à d'autres tâches non existantes dans l'organigramme officiel, entre autres griefs. «C'est probablement dans le but de ne point donner la possibilité aux employés de la commune de gérer la phase suivante que le maire a préféré avorter cette rencontre. C'est en quelque sorte un sursis qu'il souhaitait après une longue guerre d'usure qu'il a engagée depuis plus d'une année contre la section syndicale», a analysé un autre membre. A 17h, les membres de la section syndicale suivis de plusieurs militants ont porté leurs revendications devant le cabinet du wali.