Composante importante du riche patrimoine culturel immatériel de l'Algérie, les danses populaires gardent toujours cet attrait qui fait d'elles l'une des facettes de l'héritage social. Une manière de transmettre par cette forme d'expression musicale et corporelle les joies de vivre, les valeurs sociales du travail, de la solidarité et de l'amour de la terre, les croyances, les traditions, les scènes de fête et de la vie quotidienne ainsi que les rituels religieux. En Algérie, chaque région a ses propres danses, marquées par leurs propres rythmes, musiques, gestuelles, costumes et couleurs. Effectuées en solo, en duo ou en groupes, elles reflètent la variété et la richesse du folklore populaire, d'où la nécessité de préserver et de valoriser cet élément de l'identité culturelle algérienne à travers l'action des associations, les rencontres et les festivals. Dans le riche répertoire algérien, plusieurs danses ont été illustrées à travers le timbre. Dans une première série philatélique émise le 20/11/1986, réalisée par Sid-Ahmed Bentounes, on retrouve la danse kabyle, qu'on ne présente plus, avec cette belle fille en robe traditionnelle. On reconnaît également la danse des Ouled Naïl propre à une vaste région s'étendant sur les wilayas de M'sila et Djelfa. La Sebiba, représentée dans cette série, est une danse très populaire qui demeure liée à la fête de l'Achoura dans la région du Tassili n'Ajjer. La thématique des danses populaires sera développée grâce aux propositions de Sid-Ahmed Bentounes, qui récidive encore une fois en signant une deuxième série de trois timbres, parue le 14/12/1994. Une émission qui a révélé aux philatélistes la danse algéroise aux touches féminines. La danse constantinoise, plus connue par le zendali, marque aussi sa présence, avec une femme habillée de la fameuse gandoura constantinoise. Connue pour être l'une des particularités du folklore des régions de l'Ouest, la danse guerrière, strictement masculine, du Alaoui demeure l'une des plus connues dans ce patrimoine culturel. Cinq ans plus tard, le 15/12/1999, le même Bentounes revient avec une nouvelle série de trois timbres représentant la danse chaouie, la danse targuie et celle de la région du M'zab. On notera dans ces émissions que sur neuf timbres parus, la présence féminine est remarquée dans cinq danses contre une présence masculine dans quatre autres. Cela mérite une étude sociale sérieuse. Alors que Bentounes a mis en avant l'aspect individuel de la danse dans neuf régions, la dernière émission, parue après 17 ans d'absence, optera pour des danses collectives. Parue le 20 juillet 2016, et réalisée par Zakaria Morsli, la nouvelle série de trois timbres a fait connaître des danses au caractère typiquement folklorique. Il s'agit de la danse de Baba Merzoug ou Sidi Merzoug, plus connue dans la région de Oued Souf et de Biskra en hommage au saint enterré dans la zaouïa de Sidi Bouali Nafti, en Tunisie. Pratiquée exclusivement par des hommes à l'occasion de cérémonies religieuses ou autres festivités, cette danse est particulièrement marquée par les instruments utilisés (tambour et karkabou) et la tenue (gandoura blanche, chéchia). Par ailleurs, l'autre danse qu'on retrouve dans plusieurs régions du Sud et du Sud-Ouest est celle d'El Baroud, où le jeu des fusils bourrés de poudre est mis en scène par des danseurs qui exécutent des pas aux sons de la zorna et du tambour. Parmi les danses qui s'illustrent dans le volet religieux, figure celle d'El Hadra, exécutée particulièrement dans les zaouïas et les mausolées, en chantant des louanges à Dieu et au prophète. Une étude du Centre national des recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques a révélé que le patrimoine algérien compte plus de 50 danses répertoriées à travers 15 régions du pays. Une richesse à préserver et à valoriser, mais surtout à faire connaître sur des timbres poste.