Dix-sept mois après son allégeance à Daech, le groupe terroriste Ançar El Khilafah vient de perdre son chef, Saddek Hebbach, plus connu sous le pseudonyme de Abou Doudjana, Dans une opération militaire menée par les forces de l'Anp depuis plusieurs jours, dans les massifs forestiers situés sur le territoire de la commune de Oued Zhor, à l'extrême ouest de la wilaya de Skikda, non loin de la frontière de Jijel, l'étau s'est resserré, sur la dernière poche de ce qui restait de la phalange, alors composée d'une quarantaine d'éléments. Depuis fin septembre dernier et le début du mois en cours, de nombreux citoyens ont fait état d'un mouvement de personnes suspectes dans la région, alors qu'une patrouille militaire a fait l'objet d'une attaque à l'explosif déclenchée à distance faisant plusieurs victimes. Un renfort est arrivé sur les lieux bouclé sur un périmètre assez large, coupant les principaux accès au massif forestier. Dans la matinée de jeudi dernier, soit deux semaines seulement après l'attentat contre les soldats, l'émir de l'organisation terroriste Ançar El Khilafah et son bras droit, Benabderrahmane, de son vrai nom Benaldjia, n'ont pu franchir le dispositif militaire mis en place pour neutraliser le groupe. Ils ont été les premiers à être abattus, alors que l'opération des forces de sécurité se poursuit actuellement pour éliminer le reste de l'organisation Ançar El Khilafah. Celle-ci, faut-il le rappeler, a subi de lourdes pertes dans ses rangs, depuis son allégeance à Daech, au début du mois de mai 2015. Dans un enregistrement vidéo diffusé sur les sites islamistes, la phalange terroriste avait expliqué son «allégeance» à Al Baghdadi, chef de Daech, et l'adhésion «à l'Etat islamique». Très active dans les montagnes de Skikda, elle comptait dans ses rangs des membres, tous anciens membres du GSPC, ralliés à Al Qaîda au Maghreb (Aqmi), et dont la moyenne d'âge dépasse majoritairement la trentaine d'années. Son sort ressemble étrangement à celui de la phalange terroriste Jund Al Khilafah, dirigé par Abdelmalek Gouri, plus connu sous le nom de Khaled Abou Slimane, qui active dans les régions du centre du pays, notamment la Kabylie, où elle s'est illustrée par l'enlèvement, le 23 septembre 2014, d'un touriste français et son assassinat quelques jours après. L'offensive menée par les unités de l'Anp dans la région a eu raison de la majorité des terroristes composant le groupe, puisque plus d'une trentaine d'éléments, dont leur chef, son mufti et égorgeur, ont été éliminés moins d'une année après la prise en otage du touriste français. Tout porte à croire que les efforts et les moyens mis en place par les forces de sécurité pour endiguer les dernières poches du terrorisme, qu'elles soient de Daech, de l'Aqmi, ou autres groupes criminels, donnent des résultats probants sur le terrain. Reste, néanmoins, les réseaux dormants de ces mouvements, qui ne peuvent être combattus par des moyens militaires, mais plutôt par la collecte rapide de renseignements à même d'anticiper sur le recrutement, adossée à une politique de déradicalisation basée sur une stratégie de lutte contre les fléaux sociaux et la paupérisation. Un équilibre très difficile à atteindre, en ces temps de crise…