Les citoyens des villages de Attouche ne décolèrent pas. « Après les lueurs d'espoir engendrées par le lancement des projets arrachés grâce à notre détermination et à notre union, à l'exemple du revêtement des routes, de l'exploitation de la source d'eau de Lemghassel, ainsi que la construction du centre de santé de Sliha, nous constatons avec amertume les dysfonctionnements, les anomalies et l'absence du suivi par les autorités locales », déclarent les représentants des villages. Ces derniers sont lassés des promesses des autorités et se disent contraints de recourir à des actions d'envergure pour faire entendre leurs voix. « Les choses n'évoluent guère, le bricolage continue et l'hiver est à nos portes », dénoncent-ils. Les protestataires exigent l'achèvement de la route de Aïn Larbaâ, le captage de la source de Lemghassel, la réalisation d'une maison de jeunes, l'équipement et la mise en service du centre de santé de Sliha. Les élus à l'APC nous ont reçu au siège de l'APC, lundi dernier, et ont manifesté leur étonnement devant les griefs des citoyens. Les représentants des villageois confirment n'avoir pas transmis la plate-forme de revendications aux élus communaux, précisant avoir donné un ultimatum au chef de daïra pour prendre des mesures immédiates au sujet des problèmes soulevés. « C'est le chef de daïra qui est chargé du suivi des projets, en sa qualité de représentant du wali. C'est ce dernier qui a débloqué les projets en question suite à nos actions de protestation », disent les membres des comités des villages. Interrogé, le président d'APC assure que l'entrepreneur réalisant la route de Aïn Larbaâ reprendra les travaux dès la semaine prochaine, citant la subdivision des travaux publics de Tigzirt. S'agissant de la source de Lemghassel, le P/APC dira que les canalisations ont été réalisées, en attendant le captage de la source. Le centre de santé de Sliha a été réceptionné la semaine dernière, dira-t-il, en outre, le secteur de la santé devant se charger de son équipement. « Un infirmier est déjà sur place pour assurer les premiers soins », assurent les élus locaux. Nous nous sommes rendus au centre de santé pour constater la réalité des choses. La structure était fermée au milieu de l'après-midi. Les citoyens de la localité soulignent que le centre de santé est dépourvu de table d'examen, de stérilisateur, de frigidaire, et même de tables et de chaises. « Ce bout de chemin qui arrive au dispensaire, c'est nous qui l'avons réalisé », disent les villageois. « C'est nous aussi qui avons fait le suivi des travaux sur la route. Nous avons organisé des volontariats pour réparer le réseau d'assainissement rompu par les travaux », rappellent les citoyens de Attouche. Ils exigent la reprise des travaux pour finir le tronçon de 2 km. « Les villageois à l'extrémité de la commune payaient le taxi à 700 DA pour venir au dispensaire du chef-lieu. Aucun transporteur n'empruntait la piste de 12 km. » Pour désenclaver de nombreux villages, les citoyens ont dû bloquer la route nationale au début de l'année, fermer les sièges de la mairie et de la daïra pendant une semaine, faire deux rassemblements devant la wilaya, avant d'obtenir du wali le lancement des travaux. A présent, les villageois manifestent pour finir les travaux.