Bordj Bou Arréridj était sous une couche épaisse de grêle dans la soirée de mercredi dernier. Des caves et des rues de la ville ont été complètement inondées. Les bouches d'égouts étaient obstruées par les grêlons, tombés en masse. Les secours sont intervenus près de 100 fois à Bordj Bou Arréridj et dans son agglomération. Des grêlons atteignant un centimètre de diamètre tombaient du ciel dans un bruit de tambour. En quelques secondes, les routes et les trottoirs avaient retrouvé une allure hivernale. «Infernal!» est le mot qui revient dans la bouche des habitants, tandis que les rues plongées dans le noir se vidaient soudain de leurs badauds et que les automobilistes s'arrêtaient. «J'allais chercher ma fille à l'école de Lagraphe, j'ai cru à la fin du monde», raconte un passant. La tempête a provoqué des chutes de quelques arbres, endommagé des cultures et des véhicules et perturbé durant trois heures le trafic routier dans plusieurs quartiers de la ville de Bordj Bou Arréridj. Les pompiers n'ont pas chômé. «Des dizaines d'interventions étaient en cours en début de soirée de mercredi, surtout en ville et dans les quartiers touchés», a expliqué le commandant Abdallah Ben Khelifa. Ces opérations se sont poursuivies durant toute la nuit. Personne n'a été blessé. Pour les habitants de la ville, ce phénomène est unique, vu la quantité de grêle qui s'est abattue sur la région en quelques minutes. «C'est la première fois que je vois ce phénomène», dira un vieil homme, et d'ajouter : «La quantité de grêle est si importante que de loin on dirait de la neige.» Selon les spécialistes, cet épisode n'est néanmoins pas si extraordinaire en cette période de l'année. Après l'accumulation de la chaleur sur les sols, un choc thermique s'est créé par un air froid descendu des reliefs.