C'est Hamid Bentria, un militant politique, qui a pris l'initiative, samedi, de réunir autour d'une même table certaines personnalités du monde du sport et de la politique, avant de proclamer la naissance d'une association qui sera présidée par l'ancien joueur du MCO, Houari Beddiar, assisté de l'ex-arbitre international, Mohamed Hansal. Des députés, comme Kada Benattia, des sénateurs, comme Abdelhak Kazi Tani, et même le maire de la ville, Nouredine Boukhatem, ont accepté d'être membres de cette organisation, qui fait déjà figure d'exemple, pour tenter de redorer le blason d'un sport tombé en désuétude. Les anciens sont unanimes et s'en souviennent. «Jadis, nous attendions le week-end avec impatience, car nous savions que nous allions voir un match et assister à un véritable spectacle avec, durant la mi-temps, la possibilité de prendre un café, de discuter entre supporters, etc.» Aujourd'hui, sans parler des cas de violence physique, parfois extrême, il n'est en général plus possible d'emmener ses enfants, encore moins les femmes, voir un match quelconque à cause des obscénités qui fusent du début jusqu'à la fin de la rencontre. «J'avais déjà de bonnes relations avec le monde du sport : Houari Beddiar, Mechri Abdellah, Guemri Redouane, Benchiha, ainsi que tant d'autres, et je me suis dit pourquoi ne pas réunir tout ce beau monde pour essayer de trouver des solutions à ce grave fléau», explique Hamid Bentria, qui compte contacter l'Union nationale des femmes algériennes, présidée par Noria Hafsi, ainsi que les fédérations sportives et le Comité olympique pour impulser une dynamique dans ce sens. Ce sera un préalable avant la tentative qui consistera à permettre aux familles d'assister le plus normalement du monde à des matchs de football. «Nos voisins, les Marocains et les Tunisiens, le font et pourquoi pas nous ?» s'interroge-t-on à ce sujet pour expliquer que c'est possible, même s'il faut bien préparer la chose en s'armant des conseils des sociologues et des psychologues qu'on a mis à contribution dans cette affaire. La cérémonie a permis aux organisateurs de rendre hommage aux anciens sportifs, mais aussi aux anciens commentateurs-télé, qui, à l'instar de Benyoucef Ouaâdia, ont toujours fait preuve de professionnalisme. «Durant ma carrière au sein de la Télévision algérienne, j'ai même œuvré pour éviter le terme ‘‘khasm'' qu'on utilisait pour désigner l'adversaire et que je trouvais plutôt connoté vers la violence», a-t-il déclaré lorsqu'on lui a remis, en guise de reconnaissance, une réplique de la Coupe de monde.