Alors qu'il inspectait, mercredi, le souffreteux projet de la pénétrante autoroutière Béjaïa-Ahnif, le wali de Béjaïa, Ouled Salah Zitouni, a été stoppé net dans son périple au village d'Ath Vouali (Bouira), par un «barrage» dressé par des travailleurs chinois de l'entreprise CRCC, qui réclamaient leur rétribution auprès du maître de l'ouvrage, l'Agence nationale des autoroutes (ANA). Sans doute inspirés par les méthodes de protestation chères à la population locale, les responsables de la CRCC ont ordonné à leurs chauffeurs de bloquer l'accès au chantier à l'aide d'engins et de camions, empêchant le convoi du wali d'atteindre la zone de travaux dans cette partie du tronçon autoroutier. Visiblement irrité par cette attitude, le wali a dénoncé une «incivilité» et un comportement indigne envers un représentant de l'Etat. Le premier magistrat de la wilaya a, en outre, invité les responsables à privilégier le dialogue comme moyen de règlement des conflits. Sans salaire depuis huit mois et ayant épuisé toutes les voies légales de réclamation, les Chinois n'ont trouvé que la fermeture de route pour réclamer leur dû. Cet impair auprès des sous-traitants ne manquera certainement pas d'impacter une cadence de travail déjà mise à mal par des contraintes d'ordre technique et les oppositions citoyennes à l'expropriation évoquées par les responsables de l'ANA. Il est à s'interroger s'il ne s'agit pas là d'un sérieux problème financier imposé par la nouvelle donne budgétaire du pays, ceci alors même que les autorités ont assuré que la pénétrante fait partie de ces projets structurants non concernés par les restrictions budgétaires. Le premier tronçon Ahnif-Akbou, long de 50 kilomètres et promis initialement pour livraison le 20 août dernier, ne le sera pas avant fin janvier 2017, a déclaré le wali, qui a avancé 90% comme taux d'avancement des travaux. Cela sans compter l'achèvement à cette échéance de deux bretelles qui donneront, l'une vers Akbou et l'autre vers Ahnif, et qui porteront, toujours selon le wali, la distance du tronçon à livrer à 70 km. Quant au deuxième tronçon du projet, sis au pk48, il sera livré fin juin prochain. Pour le tronçon restant, Amizour-port de Béjaïa, si aucune date de livraison n'est avancée, des contraintes techniques liées à la nature du terrain (marécages notamment), nécessitant des moyens spécifiques, ont été évoquées. Ces contraintes sont derrière le retard accusé au niveau de ce tronçon qui comprend plusieurs ouvrages d'art.