Le coup d'envoi du 9e Festival du théâtre arabe a été donné, hier, au Centre de conventions Ahmed Ben Ahmed d'Oran avec le spectacle Hizia. Un show de théâtre, danse et chant mis en scène par Fouzi Benbrahim d'après un texte de Azzedine Mihoubi, une musique du regretté Mohamed Boulifa et une distribution musicale de Hassan Lamamra C'est la légendaire histoire d'amour de Hizia et de son cousin Saïd, immortalisée par le poème élégiaque de Mohamed Benguittoun, reprise en chant par Abdelhamid Abbabsa. Le Festival du théâtre arabe, qui est tournant, est organisé par l'Institut arabe du théâtre. L'Office national de la culture et de l'information (ONCI) assure son organisation en Algérie avec la participation de 550 artistes, critiques, universitaires et journalistes. Pour la première fois, le festival se tient dans deux villes, Oran et Mostaganem. Selon Ghenam Ghenam, responsable de la communication de l'Institut arabe du théâtre, le festival s'ouvre cette année sur le théâtre universitaire. «Cette édition est un cumul des précédentes éditions auquel s'ajoutent l'expérience et l'ambition algériennes. Nous avons, contrairement à nos habitudes, allongé la durée du festival pour passer de sept à dix jours. Cela nous a permis de densifier le programme des rencontres et des débats. Nous rendons hommage également aux artistes de la troupe théâtrale du FLN. Nous constatons le grand intérêt des universités d'Oran et de Mostaganem», a souligné Ghenam Ghenam. Hier dans la matinée, deux membres de l'historique troupe artistique du FLN (créée entre 1957 et 1958), Hadi Radjeb et Mustapha Sahnoun, ont rencontré la presse à l'hôtel Le Méridien, lors d'un débat animé par le critique Abdelnacer Khellaf. Ils sont revenus sur leurs parcours et leurs tournées pour défendre la cause de la lutte pour la Libération nationale. Selon Mustapha Sahnoun, le spectacle théâtral Nahwa nour (Vers la lumière), produit vers 1957, fut parmi les premiers créés dans l'optique de porter le combat libérateur au-delà des frontières. «Nous avons fait une tournée en Yougoslavie, en Chine, en Union soviétique, en Irak, en Libye, en Egypte. Partout, nous avons été bien accueillis. De Gaulle disait de nous que nous étions 'une poignée de fellaghas'. Nous avons montré de quoi était capable cette poignée avec ses balles artistiques», a déclaré Hadi Rajab avant de reprendre a cappella le fameux chant patriotique Qalbi ya bladi, soutenu par les présents. Le fondateur de la célèbre troupe indépendante tunisienne El Theatro, Taoufik Jebali, est revenu, pour sa part, sur son expérience avec les arts dramatiques et sur la reprise de sa pièce, Al Majnoun (Le fou), d'après un texte de Gibran Khalil Gibran. Enfin, Tounes Ait Ali, qui défend les couleurs algériennes dans la compétition du Festival avec la pièce El tholth al khali (No man's land), a animé une conférence de presse, accompagné de Mohamed Chouat, auteur, et de Sofiane Attia, nouveau directeur du théâtre régional d'El Eulma. La pièce, qui a décroché plusieurs prix en Jordanie, aborde l'histoire de trois femmes qui dressent un procès virtuel à l'homme. Nous y reviendrons.