Le document final de l'évaluation de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) sera validé prochainement à Bruxelles, selon un responsable du ministère des Affaires étrangères, cité hier par l'APS. «Nous sommes parvenus le 7 décembre dernier à conclure l'évaluation par un document conjoint qui sera validé dans les prochains jours à Bruxelles, lors de la réunion du conseil de l'Accord d'association Algérie-UE, coprésidé par le ministre Ramtane Lamamra, et la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini», a affirmé le directeur de la coopération avec l'UE et les institutions internationales auprès du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ali Mokrani. Le gouvernement algérien avait saisi, il y a quelques mois, la haute représentante de l'UE pour demander officiellement l'ouverture de discussions sur une évaluation conjointe et objective de la mise en œuvre de l'accord d'association, jugé largement défavorable par l'Algérie. Selon le diplomate algérien, le document en question contient 21 recommandations permettant de «relancer la coopération entre l'Algérie et l'UE dans le but de mettre les relations économiques au centre de cette coopération, de donner à cet accord toute son importance et d'utiliser tout son énorme potentiel dans ses trois composantes : politique, économique et humaine». Ces recommandations prévoient plusieurs actions et axes de coopération «afin de remettre l'Accord d'association dans le bon sens». Il s'agit, selon lui, du «partenariat économique dans le sens de l'accompagnement de l'effort du gouvernement algérien dans la diversification de l'économie, la promotion des exportations hors hydrocarbures, le développement de l'économie du savoir-faire, de l'économie numérique et la promotion d'une économie inclusive à caractère social». Autre axe évoqué, «le développement des relations d'investissement et de partenariat entre les entreprises européennes et algériennes et le flux des investissements européens directs productifs en Algérie», a-t-il précisé, notant que les deux parties avaient également finalisé un autre document conjoint portant sur les priorités relatives à la politique européenne de voisinage, qui sera approuvé lors de la réunion du conseil de l'Accord d'association Algérie-UE. Signé en 2002 et entré en vigueur en 2005, l'Accord d'association a plutôt renforcé la position commerciale de l'UE au détriment de l'économie nationale, exclusivement dépendante des hydrocarbures. Une étude réalisée par l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) montre que la balance commerciale Algérie-UE est largement déficitaire : les exportations algériennes hors hydrocarbures en direction de l'Europe ont atteint 12,3 milliards de dollars en près de dix ans, contre 195 milliards d'importations. L'autre échec de cet accord est le faible afflux des investisseurs européens vers l'Algérie. Seulement 316 projets d'une valeur de 7,7 milliards d'euros ont été réalisés entre 2002 et 2014, selon l'Agence nationale d'aide à l'investissement (ANDI). Cette situation a poussé le gouvernement algérien à procéder au gel unilatéral des concessions tarifaires accordées à l'UE et au report de la création d'une zone de libre-échange jusqu'en 2020.