La chancelière allemande, Angela Merkel, sera en visite officielle de deux jours, à partir d'aujourd'hui, à Alger, sa seconde visite du genre après celle de 2008. Il y sera question, à l'occasion de la 6e réunion de la Commission économique mixte algéro-allemande, d'aborder les voies et moyens de nature à intensifier les relations économiques entre les deux pays. Créée en 2010, la Commission économique mixte sera présidée demain par Abdessalem Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines, et Matthias Maching, secrétaire d'Etat du ministère fédéral de l'Economie et de la Technologie. Un forum d'affaires algéro-allemand, qui rassemblera près de 70 hommes d'affaires allemands et une centaine d'opérateurs algériens, est aussi inscrit dans l'agenda. Sur le plan des échanges commerciaux, ceux-ci se sont établis à 3,07 milliards de dollars en 2016 avec plus de 3 milliards de dollars d'importations algériennes auprès de l'Allemagne et près de 64 millions de dollars seulement d'exportations algériennes, soit un déficit de 2,94 milliards de dollars. La première économie européenne a été le cinquième fournisseur de l'Algérie, devancée par la Chine, la France, l'Italie et l'Espagne. Les importations algériennes sont constituées notamment de biens d'équipement industriel et de biens de consommation, tandis que les exportations sont dominées par les hydrocarbures (pétrole et gaz) et les demi-produits. L'Allemagne, qui entend consolider sa présence sur le marché algérien, compte plus de 200 entreprises implantées en Algérie, certaines dans le commerce et d'autres dans l'investissement. De grands investissements sont réalisés, par exemple, en faveur du développement des réseaux routier et ferroviaire, de l'industrie automobile, de l'approvisionnement en électricité et en eau, de la construction de logements et dans le domaine de l'énergie. Symbole de cette coopération, des groupes allemands sont déjà liés par des partenariats avec l'Algérie, tels ceux de la production de véhicules de la marque Mercedes-Benz entre le groupe allemand Daimler (société mère de Mercedes-Benz), la Société nationale de véhicules industriels, le ministère de la Défense nationale et le groupe émirati Aabar. Il s'agit de la Société algérienne pour la production de poids lourds Mercedes-Benz (SAPPL.MB) à Rouiba, la Société algérienne pour la fabrication de véhicules de marque Mercedes-Benz (Safav) à Tiaret et la Société algérienne de fabrication de moteurs de marque Mercedes-Benz, Deutz et MTU à Constantine. Ces trois sociétés à capitaux mixtes avaient été créées en juillet 2012, dans le cadre de la mise en œuvre de protocoles d'accords algéro-émirati-allemands pour le développement de l'industrie mécanique nationale à usage militaire. Autre exemple de partenariat, la signature récente d'un protocole d'accord pour l'assemblage de voitures dans la région de Relizane par le constructeur automobile allemand Volkswagen et l'opérateur local Sovac. D'un investissement de 20 milliards de dinars (180 millions de dollars), l'usine devra produire 12 000 véhicules pour la première année et prévoit d'atteindre un volume de 100 000 véhicules au bout de cinq ans. La coentreprise, baptisée Sovac Production, sera génératrice à terme de 1800 postes d'emploi directs et 3500 emplois indirects. Dans le secteur énergétique, la Société d'électricité des énergies renouvelables (STKM), une filiale du groupe Sonelgaz, avait signé en 2014 un contrat avec une société allemande spécialisée pour réaliser 4 centrales électriques solaires pour un montant de 15,6 milliards de dinars et d'une capacité globale de 85 mégawatts. Dans le bâtiment, ce sont deux cabinets d'architectes allemands qui ont remporté le marché de la construction de la Grande Mosquée d'Alger. Par ailleurs, les exportations allemandes d'armes à destination de l'Algérie ont atteint 4,029 milliards d'euros en 2016, selon les révélations faites par le site d'information allemand Deutsche Welle.