Affaires, question des migrants et situation sécuritaire régionale. Ce sont les trois grands axes qui devraient être au centre des discussions entre les responsables algériens et allemands à l'occasion de la visite, aujourd'hui à Alger, de la chancelière Angela Merkel. Deuxième du genre, après celle effectuée en 2008, cette visite sera l'occasion de renforcer, d'abord, le dialogue politique entre le deux pays. Ayant connu un saut qualitatif depuis une dizaine d'années, les relations politiques algéro-allemandes ont été marquées, notamment, par un important échange de visites de haut niveau. Depuis celui de 2007 du président Bouteflika à Berlin, plusieurs rendez-vous importants ont eu lieu dans les deux capitales. Cet échange de visites a été ponctué, notamment, par la mise en place de la commission mixte de coopération algéro-allemande et du forum d'affaires entre les entreprises des deux pays qui se réuniront, aujourd'hui, dans le cadre de leur sixième session. Cette réunion intervient après la visite en janvier 2016 du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à Berlin, lors de laquelle les deux parties avaient identifié une trentaine de projets de partenariat à concrétiser à court et moyen termes. Le moment est donc venu de faire une évaluation de ce qui a été réalisé depuis une année. En plus de la commission mixte algéro-allemande, une rencontre des opérateurs économiques, qui rassemblera près de 70 hommes d'affaires allemands et une centaine d'opérateurs économiques algériens, est également prévue demain afin d'identifier et de cibler des projets susceptibles de faire l'objet de partenariats entre les entreprises des deux pays. Il est à rappeler que les deux pays ont réalisé, en partenariat, un certain nombre de projets dans la filière industrielle : industrie mécanique, sous-traitance automobile, énergie renouvelable, chimie et industrie pharmaceutique. Dans la filière mécanique, l'Algérie et l'Allemagne sont déjà liées par des partenariats tels ceux de la production en Algérie de véhicules de la marque Mercedes-Benz entre le groupe allemand Daimler (société mère de Mercedes-Benz ), la Société nationale de véhicules industriels (SNVI), le ministère de la Défense nationale (MDN) et le groupe émirati Aabar. A cela, il faut ajouter la future usine de montage de véhicules de marque Volkswagen, dont l'entrée en production est prévue pour le mois de juin prochain. Les responsables des deux gouvernements devront également évoquer le climat des affaires en Algérie et les opportunités d'investissement. Comme tous les investisseurs étrangers, les hommes d'affaires allemands se sont plaints, à plusieurs reprises, de la législation algérienne, et particulièrement de la règle 51/49. Concernant les questions régionales et internationales, la situation en Libye devrait avoir la part du lion dans les discussions entre la chancelière allemande et les autorités algériennes. Alger et Berlin, rappelons-le, s'accordent, en grande partie, sur la nécessité d'utiliser les moyens politiques et le dialogue interlibyen pour désamorcer cette crise qui dure depuis 2011. La mise en œuvre de l'accord de paix au nord du Mali sera aussi au rendez-vous.