Un collectif de souscripteurs à un programme de 140 logements promotionnels aidés (LPA) de la commune d'Amizour dénonce «les tentatives, les pressions et les coups de force exercés par le promoteur immobilier Louiba, pour faire valider une liste d'attribution établie en faisant fi de la réglementation en vigueur», lit-on dans une déclaration dont une copie est remise à El Watan. Selon le collectif, «aucune liste n'a été rendue publique» et «aucun service de l'Etat n'a été destinataire» de ladite liste. Le promoteur a agi sans «aucune considération à l'appel adressé par le directeur du logement de la wilaya de Béjaïa, porté dans son envoi n°2337/DL/2013 du 19/09/2013, sommant le promoteur immobilier à appliquer les prescriptions techniques et les conditions définies dans le cahier des charges ayant servi à la sélection de ce projet», dénonce le collectif. Il ajoute qu'il n'y a eu «aucun respect pour le dernier arrêté de monsieur l'ex wali confirmant la reprise en main du dossier par la daïra d'Amizour, qui a toute la latitude de présélection». Prenant à témoin la population d'Amizour, le collectif lance «un défi» au promoteur de prouver «l'établissement et l'approbation d'une liste complète de 140 bénéficiaires». Et de revenir à la charge : «La liste imposée par le promoteur (…) ne renferme que des noms de personnes s'étant acquitté illégalement de sommes d'argent et dont certains ne remplissent même pas les conditions d'accès à ce type de logement». Les souscripteurs lancent enfin un appel aux pouvoirs publics pour une gestion «transparente» du dossier tout en se réservant le droit «de saisir la juridiction compétente pour ce cas». M. Louiba, le promoteur en question, qui s'est déplacé à notre rédaction, endosse la responsabilité à l'ex-chef de daïra d'Amizour : «Ces accusations doivent se porter sur l'ex chef de daïra, qui, malgré mes insistants rappels, n'a pas voulu valider la liste qu'on avait établie en janvier 2014 en commun accord avec le P/APC d'Amizour et un représentant de la direction du logement.» Selon lui, «l'ex-chef de daïra avait refait la liste, en violation de l'arrêté ministériel n°14 de mai 2011 dont l'article 72 donne le droit aux promoteurs immobiliers d'établir leur propre liste de pré bénéficiaires après trois mois de l'entame des travaux, si l'administration n'arrive pas à établir une liste, et de l'arrêté n°6 de l'ex wali, Ouled Salah Zitouni, qui a ordonné aux chefs de daïras de prélever les pré bénéficiaires sur leur registre ad hoc pour les projets qui ont connu un démarrage. Or l'ex chef de daïra a refait la liste et en gardant certains pré bénéficiaires qu'il a proposés initialement». De ce fait, dit-il, «le collectif qui m'accuse n'a aucun droit à bénéficier de ce programme, puisque ces membres ont été rajoutés à la faveur de cette nouvelle liste établie en avril 2016». Quant aux accusations de perception de sommes «illégalement», notre interlocuteur se contente de dire ceci : «Je tiens à préciser que les avances sont conditionnées par l'adhésion au Fonds de garantie et c'est le cas du projet en question.»