Le problème de l'irrégularité dans la distribution de l'eau potable touche 23 communes sur les 45 que compte la wilaya de Bouira. Ce sont notamment les communes de l'est et de l'extrême nord-ouest de la wilaya qui souffrent le plus de la pénurie d'eau potable. Neuf municipalités seulement sont desservies en eau en H 24. Pourtant, la wilaya de Bouira dispose d'énormes ressources en eau contenues dans les 3 barrages hydrauliques et les retenues collinaires. En ce mois de mars, les réserves sont estimées à plus de 700 millions de mètres cubes. C'est ce qu'ont révélé les directeurs de wilaya du secteur de l'eau lors de la visite de travail du secrétaire général du ministère des Ressources en eau et de l'Environnement dans la wilaya de Bouira, samedi dernier. Lors de cette visite, les pouvoirs publics ont promis de régler ce problème avant l'arrivée de la saison estivale. Pour ce faire, un plan de développement comprenant 30 opérations, avec un montant de 12 milliards de centimes est en cours de réalisation. «Le problème du manque d'eau sera éradiqué avant l'été dans de nombreuses communes. Ce sera, entre autres, avec la réhabilitation de la station de traitement des eaux du barrage hydraulique de Tilesdit, en vue d'augmenter son volume. Sa capacité de traitement passera de 50 000 à 72 000 litres /jour», a noté le directeur des ressources en eau de la wilaya. Pour le wali de Bouira, le problème de l'irrégularité dans la distribution de l'eau potable se pose beaucoup plus en dehors des chefs-lieux des communes. La cause réside dans les difficultés rencontrées lors des opérations d'extension des réseaux vers les localités et villages éloignés. Les chefs de daïra présents lors de la séance de travail avec le SG du ministère ont vivement critiqué la gestion de l'Algérienne des eaux. «L'ADE n'arrive pas à éradiquer les nombreuses fuites sur le réseau, tantôt à cause de la non-qualification des agents chargés de cette mission, ou tout simplement par manque d'effectif. Le réseau d'eau potable est vétuste et nécessite une rénovation», a noté le chef daïra de Sour El Ghozlane, à 30 km au sud de Bouira. De son côté, le directeur de l'ADE a sollicité des pouvoirs publics un renforcement de l'effectif. Il a aussi relevé que les créances de l'ADE auprès des administrations et des particuliers s'élèvent à 100 millions de dinars. Par ailleurs, dans les deux communes de Saharidj et Aghbalou, à l'est de la wilaya, la gestion de l'eau potable est assurée par les APC et non par l'ADE. Face à cette situation, les responsables affirment que ce sont les habitants qui refusent l'implantation des agences ADE. Le wali de Bouira rétorquera : «A Aghbalou, il faut d'abord une mise à niveau et une réalisation des conduites et branchements au réseau de l'eau potable. C'est dans ces conditions seulement que l'ADE peut intervenir et gérer la distribution.» Pour sa part, le SG du ministère a insisté sur l'amélioration de la prestation de service. «Nous avons énormément investi dans les infrastructures, nous devons actuellement investir dans l'exploitation, la gestion et l'amélioration du service public», a-t-il lancé à l'encontre des directeurs de l'exécutif de la wilaya, qui étaient dans l'incapacité de répondre aux questions du SG du ministère.