La promesse d'une eau potable, disponible 24h/24h, faite par les autorités locales de Bouira, ne s'est pas encore tenue. Mis à part la ville de Bouira et quelques chefs-lieux de daïras, les habitants de plusieurs communes n'ont pas encore accès à ce «prestige». On se plaint, partout, de n'avoir de l'eau potable qu'une journée sur deux ou parfois trois. Et comme l'indique si bien l'expression «un coup d'épée dans l'eau», pendant la journée sacrée où ce précieux liquide est enfin libéré, les gens ne se le permettent pas plus de quatre heures de temps. Il faut souligner que ce «rationnement» concerne les communes, qui ont déjà été alimentées, à partir des barrages hydrauliques, notamment Tilesdit et Koudiet Acerdoune. Pour les communes, qui ne le sont pas encore, les populations vivent le calvaire, au quotidien, à l'instar de celle d'Aghbalou et Ath Mansour, situées à l'est de la wilaya. Pour Aghbalou, commune de montagne, située à une soixantaine de kilomètres au nord-est de Bouira, la pénurie en eau potable date de plusieurs décennies. ça s'est déjà produit, que les robinets soient à sec, et ce des mois durant. Pour toute solution définitive, les pouvoirs publics ont décidé d'alimenter cette municipalité ainsi que Saharidj, à partir de la source «Ainser Averkane». D'autres villes et villages, à travers tout le territoire de la wilaya, sont touchés par la pénurie de ce liquide précieux. Outre la pénurie, dont souffrent des habitants de plusieurs localités, le réseau de distribution d'eau potable, à travers la wilaya, a connu, également, ces derniers mois une grande perturbation. Il ne se passe pas une journée, sans que les services de l'ADE n'annoncent que des communes soient privées d'eau potable, et ce jusqu'à ce que la panne soit réparée. En ce qui concerne les perturbations dans la distribution, les services de l'ADE de Bouira affirment qu'elles sont dues à la vétusté du réseau d'AEP. Ce qui explique l'existence des fuites et des déperditions à plusieurs endroits. À cela s'ajoute, selon la chargée de communication de l'ADE, les récurrentes «chutes de tension, au niveau des stations, et les différents incidents électromécaniques et hydromécaniques, au niveau des forages et stations, Gepi, Geph, armoires, vannes, etc.» Ainsi, le fait que des projets de transfert, à partir de Tilesdit et de Koudiet Acerdoune, ne sont pas totalement achevés, cela provoque des coupures programmées et non programmées, d'après la responsable de la communication de l'ADE Bouira. Par ailleurs, les habitants de plusieurs localités refusent l'installation des compteurs, et ce jusqu'à ce que les services concernés procèdent à la rénovation du réseau AEP, comme à Ahnif, Djebahia, etc. Dans la commune de Saharidj, c'est la population qui «refuse catégoriquement la gestion de l'ADE et la pose des compteurs», indique-t-on. Les citoyens refusent, également, de s'acquitter des «factures forfaitaires», dont le montant dépasse parfois les 30 000 DA. Ils dénoncent le fait, que l'ADE les oblige à payer leurs dettes en contre partie d'un compteur. Plusieurs dépôts de plainte ont été enregistrés, ces derniers mois. Sur 45 communes, que compte la wilaya, sept uniquement qui ne sont pas encore gérées par l'ADE, à savoir Ridane, Maâmoura, Dechmia, El Hakimia, Boukram, Aghbalou et Saharidj. Les créances de l'ADE de Bouira s'élèvent à près de 50 milliards de centimes.