Des récitals de musique andalouse ont été animés, jeudi et vendredi soir, au Théâtre régional d'Oran par plusieurs associations culturelles investies dans la préservation et la valorisation de ce patrimoine musical maghrébin devenu universel. Il s'agit, en effet, de la première édition des Journées printanières de la musique andalouse, organisées à Oran par l'association culturelle Rahik El Andalous, qui active depuis 33 ans en enseignant cet art à travers 3 classes de solfège et de chant. Les deux soirées ont été animées par plusieurs troupes musicales venues de plusieurs wilayas, comme Andaloussia Ahbeb Chikh Fawzi Belkhoudja de Sidi Bel Abbès, qui a confirmé son succès auprès des Oranais, ou encore El Djazaïria, d'Alger. Ces soirées organisées grâce au concours des directions de la culture et de la jeunesse et des sports ont été marquées par une importante affluence des familles oranaises, mais aussi d'autres venues des wilayas de la région. «Il s'agit d'un héritage universel, non pas parce que c'est devenu un patrimoine de toute l'humanité, mais parce que justement la musique andalouse est le fruit de tellement de cultures et le carrefour d'arts géographiquement éloignés», analyse Mohammed, un sexagénaire, venu avec ses enfants lors de la première soirée. Et d'expliquer : «Ce genre musical est l'héritier de la musique pratiquée en Espagne et au Portugal avant la Reconquista, mais aussi de la musique afro-berbère du Maghreb et la tradition musicale arabe transmise de Bagdad à l'époque des Abbassides à Cordoue et Grenade, grâce notamment à Ziriab qui en créa les bases.» Et, c'est en effet ce voyage dans le temps et l'espace qui est récité à travers la musique arabo-andalouse, notamment en Algérie, où on retrouve plusieurs styles, comme El-Gharnati, San'â, Chaâbi, El Hawzi ou le Malouf. Justement, la deuxième soirée a été animée par la troupe Nejm Kortoba venue de Constantine, de quoi souligner la richesse de ce genre musical en Algérie, où on retrouve le plus de nuances. Pour Zahira Senhadri, jeune musicienne et membre de l'association Rahik El Andalous, cette édition a été un franc succès. Elle déclare: «Ce fut un succès pour nous, mais aussi pour le public, qui a réagi positivement sur les réseaux sociaux et l'affluence de la deuxième soirée le confirme. Notre association a joué lors des deux soirées en assurant l'ouverture avec les classes moyennes à travers un M'dih, puis, pour la clôture, Noubat Zidane et Haoufat Ya Ellayem assurées par les classes supérieures. C'est très encourageant pour une première édition».