En attendant le grand rendez-vous de "Tlemcen capitale de la culture islamique 2011 ", cette contrée de l'ouest a assidûment fréquenté le festival national de la musique hawzie clôturé ce lundi après plus d'une semaine de spectacles lyriques. Des dizaines de férus de cette musique populaire issue de l'andalou, une musique qu'on considère à la fois comme bourgeoise et rigide, sont allés à la rencontre des 18 associations venues de différentes wilayas du pays. Que ça soit en famille, en solo ou en groupe, les gens sont pendant toute la durée du festival allés au lieu du rendez -vous, le magnifique site du Grand-Bassin afin de déguster le suc de ces chants séculaires. De jeunes associations musicales semblaient honorés de perpétuer une tradition musicale sur une scène pas toujours accessible à ceux qui ont peu de maîtrise de l'art de chanter. Il y a eu "El Mouwahidia" de Nedroma, "Ennahda" d'Oran, "Ahbab cheikh Larbi Bensari" de Tlemcen, "Inchirah" de Constantine et autres formations qui ont fortement amusé le public par leurs classiques puisés du patrimoine poétique hawzi légué par cheikh Saïd El Mendassi et Ben Triki. Et parmi la foule, on pouvait rencontrer des valeurs sûres de la musique classique algérienne comme Ahmed Serri qui dirige plein d'associations et qui conseille même la pathétique Bahdja Rahal dans son projet titanesque de sauvegarder ce qui reste de nos noubates disparues, Kaddour Dersouni et d'autres comme cheikh Salah Boukli Hassane, furent marqués par l'entrée en lice des dernières associations que sont "Ahbab Sadek El Bejaoui" de Bejaïa, "Gharnata" et "Awtar" de Tlemcen. L'association "Ahbeb Sadek El Bedjaoui", impulsée au lendemain de l'indépendance par ce grand maître, s'est fixée pour mission de pérenniser son action tendue vers la sauvegarde et la transmission de l'héritage musical et culturel national. Concernant l'association "Gharnata" de Tlemcen, elle a plus de 40 ans d'âge et ambitionne de vivre encore longtemps pour l'art. Cette formation s'est longuement déployée sur le vaste champ de la musique algérienne andalouse. Cette association, cotée sur le plan de la formation et recherchée pour la qualité de ses prestations, présente un tableau bien achalandé en participations et prix glanés à des festivals nationaux et rencontres internationales. Les membres du jury étaient eux aussi bien connus du public car habitués à ce genre de scéne qu'ils animent sous d'autres costumes. Il y a eu la Zakia Kara-Terki qui était chez elle car originaire de Tlemcen, cette ville qu'on nomme la Perle du Maghreb, Hakem Smaïl, Baghdadli Ahmed et enfin Merouani Abdelmalek etc…. En plus des soirées musicales, deux conférences étaient animées à la maison de la culture de la ville de Tlemcen dont les titres : " Said El Mendassi, poète des Maghrébins ", du chercheur Ahmed Amine Dellay et " l'art du hawzi entre Tlemcen et Constantine ", du Pr Bekhouche Hocine. Etaient honorés lors de cette édition trois grandes pointures de l'art hawzi, qui avaient contribué à la recherche dans le patrimoine musical et la formation de générations successives, à savoir le Pr Droussi Kaddour de l'est, Ahmed Serri du centre et Salah Boukli de l'Ouest, ainsi que cheikh Mohamed Ghaffour. Pour rappel, le premier prix de la 3e édition a été remporté par la troupe Inchirah de Constantine, le 2e et 3e prix respectivement par la troupe Djenadia de la ville de Boufarik (Blida) et le groupe Alhan El Andalous de Paris (France), tandis que le prix d'encouragement a été décerné à la troupe El Maqam de Constantine et celui du jury à l'association El Kortobia de Tlemcen.