La région euro-méditerranéenne n'est pas victime d'un choc des civilisations, comme on l'a souvent signalé, mais plutôt d'un «conflit d'ignorance». C'est le résultat d'une nouvelle enquête sur les tendances interculturelles dans la région euro-méditerranéenne lancée par la Fondation Anna Lindh. Dans un communiqué rendu public, la Fondation a révélé que «les gens considèrent comme des aspects critiques de la vie dans la région euro-méditerranéenne et les principales similitudes et différences qu'ils rencontrent entre eux et ceux d'autres pays, cultures et milieu». Elle a également révélé «la confiance des différents types de sources médiatiques dans différents pays et profils d'âge». Plus de 13 000 personnes dans 13 pays ont été interviewées par Ipsos-Mori au cours de la deuxième moitié de 2016 pour cette étude sur leurs attentes, leurs préoccupations et leurs valeurs. Les pays étudiés étaient au nombre de huit dans l'Union européenne (Autriche, Croatie, Finlande, France, Italie, Pologne, Portugal et Pays-Bas) et cinq dans la Méditerranée du sud et de l'est dont l'Algérie, la Jordanie, la Palestine et la Tunisie. 88% des répondants algériens conviennent que les programmes d'éducation et de jeunesse pour favoriser le dialogue mené par les jeunes sont efficaces afin de relever les défis de la radicalisation. Différences Lors de l'identification des caractéristiques de la région méditerranéenne, les répondants des pays du sud-est de la Méditerranée orientale, y compris l'Algérie, ont estimé que la région se caractérisait par des problèmes tels que l'immigration, l'instabilité et la sécurité engendrant une source de conflits et une résistance au changement. 57% des répondants algériens ont déclaré que la télévision est la source de médias les plus fiables pour les rapports interculturels, suivis par les médias en ligne (30%) et les médias sociaux (21%). Parmi les conclusions, toujours selon le communiqué, les perceptions positives de la région méditerranéenne dépassent les impressions négatives. La tolérance de ceux de milieux culturels différents — sur des questions allant du contexte de travail au mariage — dépasse 60%. Les qualités-clés associées à la définition de la région méditerranéenne sont l'histoire partagée, le patrimoine partagé et le mode de vie partagée — en particulier la cuisine — ; l'immigration, l'instabilité et les conflits ont également été reconnus comme des aspects pertinents, mais dans une moindre mesure. Il existe des différences dans les perceptions des deux côtés de la Méditerranée, les personnes interrogées dans le sud se concentrant sur l'immigration plus que leurs homologues du nord.