Le conflit qui oppose actuellement la Fédération nationale des travailleurs de la poste et des télécommunications au ministère de tutelle est intimement lié à l'affaire de la gestion des œuvres sociales d'Algérie Poste et d'Algérie Télécom. La révélation à la presse d'un rapport de l'Inspection générale des finances mettant en cause la gestion des œuvres sociales des deux entreprises du secteur depuis 2003 a soulevé une tempête au sein de la Fédération. Le président du conseil de participation d'AT, Kamel Bouaziz, auteur de cette révélation, a été le premier à subir les foudres du président de la Fédération, Mohamed Tchoulak, qui a obtenu sa suspension ainsi que celle du secrétaire général du syndical, Mustapha Oukel, procédant au renouvellement du bureau syndical dont le nouveau mandat a commencé en octobre 2016. Une plainte a été déposée par le bureau syndical «renversé» auprès du tribunal pour absence des conditions requises pour la tenue d'une réunion du conseil national du syndicat. Le rapport de l'IGF, comme le souligne une correspondance de la ministre des Télécoms, «a révélé des irrégularités et des anomalies graves, dont certaines sont passibles de qualifications pénales». Sur la base de ce rapport, qui appuie les conclusions du cabinet d'audit CIEF, relevant du ministère des Finances, le ministre du Travail et de l'Emploi a désigné en juin dernier un administrateur provisoire de la mutuelle générale des postes et des télécommunications. La mission de cet administrateur, qui est un expert-comptable et commissaire aux comptes, est d'une durée de trois mois. Elle fait suite aux faits relevés dans le rapport d'audit sur notamment des transferts effectués du fonds des œuvres sociales d'Algérie Télécoms vers le compte de la mutuelle. Ce conflit ouvert entre Abdelmadjid Sidi Saïd et la ministre des PTTM est loin d'être un problème de déficit de dialogue. C'est beaucoup plus complexe que cela. Une affaire à suivre.