Le comité de participation d'Algérie Télécom a décidé, semble-t-il, de solder ses comptes à 4 mois de la fin de son mandat. En effet, dans une conférence de presse organisée hier dans un hôtel d'Alger, le président du comité de participation, Karim Bouaziz, ainsi que le secrétaire général du syndicat d'entreprise d'Algérie Télécom, Mustapha Oukal, ont porté des accusations graves à l'encontre de l'ex-commission des œuvres sociales mais aussi à l'encontre du président de la fédération du secteur de la poste et des technologies de l'information (UGTA). Selon Karim Bouaziz, dès son installation en 2014, le comité de participation avait demandé à l'ex-commission des œuvres sociales de procéder à la passation de consignes concernant notamment le volet de la gestion antérieure ainsi que les informations nécessaires relative à cette passation. D'après le conférencier, en dépit de toutes les correspondances adressées au secrétaire général de la fédération des PTIC ainsi que le président de la mutuelle des PTT, aucune information n'a été communiquée sur la gestion de l'ex-commission des œuvres sociales. Le président du comité de participation, qui se base sur un audit externe engagé par Algérie Télécom, affirme qu'il existe des «zones d'ombres» qui mériteraient de s'engager dans une enquête judiciaire. Sur le plan juridique, affirme le conférencier, les œuvres sociales ont été gérées par la mutuelle générale, sans aucun fondement ni légalité juridique. Ensuite, sur le plan financier, ajoute le président du comité de participation, l'audit n'a fait ressortir aucune information sur les fonds hérités du ministère des PTT en 2003. «Les fonds d'Algérie Télécom et d'Algérie Poste étaient englobés dans les mêmes comptes, ce qui dénote une gestion confuse», dira encore le conférencier qui révèle encore que «des fonds ont été transférés sans aucun cadre juridique des comptes des œuvres sociales aux comptes de la mutuelle des PTT». M. Bouaziz affirme également qu'il n'existe aucune information sur le remboursement des prêts attribués antérieurement à 2003. Le président du comité de participation soulignera en outre que faisant suite aux conclusions du rapport d'Audit, Algérie Télécom a engagé le même cabinet pour éplucher les comptes et les biens des œuvres sociales mais en vain. «Cette opération n'a pu être effectuée pour manque de collaboration du président de la mutuelle des PTT et le secrétaire général FNT/PTIC », dira Karim Bouaziz qui révèle également, dans un communiqué lu devant les journalistes, que l'inspection générale des finances (IGF), après enquête sur la gestion antérieure des œuvres sociales a conclu à des «anomalies graves passibles de qualifications pénales». Bref, c'est un véritable bras de fer qui semble s'engager entre d'un côté le président du comité de participation ainsi que le secrétaire général du syndicat d'entreprise d'Algérie Télécom et de l'autre le secrétaire général FNT/ PTIC et le président de la mutuelle. Ces deux derniers, selon Mustapha Oukal, ont décidé de suspendre de toute activité syndicale 11 syndicalistes, y compris le président du comité de participation, pour avoir simplement dénoncé des «malversations». Dans un communiqué remis à la presse, les syndicalistes membres du comité de participation qui ont pris part à la conférence d'hier, exhortent le secrétaire général de l'UGTA, Sidi Saïd, afin d'intervenir pour régler ce conflit dans le but de «préserver la cohésion sociale et la stabilité d'Algérie Télécom ainsi que la préservation des intérêts moraux et matériels des travailleurs».