En chantier depuis plusieurs années, le projet de la nouvelle ville de Sidi Abdellah devrait être réceptionné dans moins de deux ans. «Elle devrait être livrée intégralement à la fin de l'année 2018 ou au début de l'année 2019», assure le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, qui a visité, hier matin, cette ville, distante d'environ 30 km du chef-lieu de la capitale, Alger. D'ici à la fin de l'année en cours, le Premier ministre annonce la réception de 16 000 logements de type location-vente (AADL), dont 8000 unités seront distribuées le 20 août prochain. Selon lui, 8000 autres logements seront distribués en novembre prochain. Ces 16 000 logements s'ajouteront aux 10 000 unités inaugurées par le passé. A l'occasion de cette visite, Abdelmadjid Tebboune a procédé à l'inauguration de la 2e tranche du programme de logements qui prévoit la construction de 3280 habitationss, dont 2080 unités de type location-vente et 1200 logements publics promotionnels (LPP). Le Premier ministre a également procédé à la pose de la première pierre d'un projet de réalisation de 14 200 autres logements, dont 11 000 unités de type location-vente et 3200 LPP. Auparavant, le Premier ministre avait inauguré le 1er tronçon de la double voie reliant le nord de la ville de Zeralda, Sidi Abdellah et le cyberparc de Sidi Abdellah. S'étendant sur 1,5 km sur un total de 10 km, ce projet permettra de relier la nouvelle ville de Sidi Abdellah aux villes avoisinantes. Le Premier ministre a ensuite fait une halte à l'Ecole supérieure d'hôtellerie et de restauration (Eshra) à Aïn Benian, où il a présidé la cérémonie de sortie de la première promotion d'étudiants diplômés de cette école. Accompagné de membres de son gouvernement, à l'instar de son frais émoulu ministre du Tourisme Hacène Marmouri, M.Tebboune a remis les diplômes aux étudiants de cette promotion baptisée du nom du défunt «Abdelmadjid Allahoum», qui occupa plusieurs fonctions gouvernementales, dont celle de ministre du Tourisme (1979-1984). Ouverte en 2014, «l'école est indispensable, avec deux annexes, une à Oran et une autre à Constantine, pour former des cadres de management pour les six hôtels de la SPA», signale Hamid Melzi, PDG de la Société d'investissement hôtelière (SIH) et propriétaire de l'Eshra. Abondant dans le même sens, le directeur général de l'école Mustapha Haouchine annonce que l'établissement qui propose une formation de longue durée de licence en gestion hôtelière couplée à un bachelor, en cours de certification par l'Ecole hôtelière de Lausanne (Suisse), ambitionne de «devenir un pôle d'excellence» et «un instrument au service du développement de l'industrie du tourisme désormais reconnue comme stratégique et créatrice de richesse». Evoquant l'accélération du processus de la certification de l'Eshra, Pierre Verbeke, représentant du partenaire suisse, propose de «remplir l'école» avec de nouvelles inscriptions et d'offrir plusieurs programmes dans les métiers de la restauration et de l'hôtellerie, afin de répondre à la demande du marché; «car si les gens, en Algérie, sont naturellement accueillants», il leur «manque parfois les aptitudes professionnelles demandées».
Projet de la grande mosquée d'Alger Abdelmadjid Tebboune laissera exploser sa colère sur le chantier de la Grande Mosquée d'Alger. Sur place, il constatera le peu d'avancement des travaux. Accompagné de plusieurs ministres, notamment ceux de l'Habitat et des Affaires religieuses, le chef de l'Exécutif espérait voir le revêtement de la coupole extérieure achevé. Ce ne fut malheureusement pas le cas et les arguments avancés par les responsables du projet ne l'ont pas convaincu. Faut-il rappeler que les travaux de réalisation de la Grande Mosquée d'Alger, troisième plus grande mosquée au monde après celles de La Mecque et de Médine, ont été confiés à l'entreprise chinoise CSCEC. Le responsable de l'Agence nationale de réalisation, Mohamed Ghachi, a justifié le retard par l'éventuel recours à des essais sismiques sur le minaret et la coupole. Propos que le Premier ministre n'a pas appréciés. «Je vous parle de la coupole, vous me parlez du minaret. Je sais que ce dernier nécessite des essais à faire en matière de sismicité, mais la coupole est posée, qu'est-ce qu'elle représente comme risque ?» interroge le Premier ministre. Le chef du projet continue sur sa lancée en reproduisant les mêmes arguments. Ce qui a irrité davantage M. Tebboune qui rétorque : «Vous êtes en train de couper le cheveu en 4. Excusez-moi, mais ce que vous dites ne justifie pas le retard. Ne profitez pas de la nomination d'un nouveau ministre à la tête du secteur de l'Habitat pour poser des problèmes que nous avons réglés il y a de cela quatre ans», tranche le Premier ministre, qui somme M. Ghachi de finaliser la couverture de la coupole au plus tard le 15 août prochain, et ce, pour pouvoir réceptionner la salle de prière comme prévue à la fin 2017. Le Premier ministre a même refusé d'écouter la suite des explications, estimant à demi-mot qu'il y a tromperie sur la marchandise et menace de recourir à des mises en demeure. «Ces dates n'ont aucun sens. Ce n'est pas ce qui était prévu. En plus, vous deviez travailler avec trois équipes et non avec deux. Cette situation est insoutenable. A partir d'aujourd'hui, j'exige un planning des travaux semaine par semaine, puis chaque 15 jours et ensuite mois par mois. Je ne tolère aucun retard», ordonne le Premier ministre qui n'était pas aussi satisfait des travaux de bétonnage ni de la calligraphie. «Vous me parlez aujourd'hui des échantillons alors que nous avons tranché cette question il y a trois mois. Vous devez passer à l'exécution, le président Bouteflika a donné le feu vert pour le choix de la calligraphie et le ministre des Affaires religieuses également. Vous devez à tout prix rattraper le retard», lance le Premier ministre déçu par le taux d'avancement des travaux de bétonnage ainsi que l'aménagement interne et externe en matière de décoration et de revêtement. «Ceci est inacceptable. Des travaux qui devaient s'achever il y a plusieurs mois sont toujours en suspens. Je vais recourir à des mises en demeure et j'exige le respect des délais fixés», menace M. Tebboune. S'étendant sur plus de 20 hectares, la Grande Mosquée d'Alger compte une salle de prière de 20 000 m2, une esplanade, un minaret d'une hauteur de 267 mètres, une bibliothèque, un centre culturel, Dar El Qoran, des jardins, un parking, des bâtiments administratifs, ainsi que des espaces réservés à la restauration.