L'innovation, la recherche et développement ont été les mots-clés autour desquels s'est articulé le débat initié hier par l'association algéro-française, Jisr France Djazaïr, qui a organisé, à Alger, son premier séminaire autour du thème «Révolution numérique : innover, entreprendre, valoriser et partager». Un débat qui s'est ouvert en présence de l'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, qui a notamment relevé que «le monde numérique facilite le rapprochement entre les jeunes étudiants et chercheurs algériens et français et annule l'obstacle que peut constituer la délivrance de visas». A ce propos, il a affirmé qu'«une formule devrait être trouvée à l'avenir, pour aider, par exemple, les jeunes stagiaires algériens à se former auprès des entreprises en France», en créant une catégorie à travers laquelle ils pourront postuler pour un visa, puisqu'actuellement «ils ne peuvent le faire dans aucun des cadres prévus par l'administration». Il a souligné qu'«il faut être imaginatif et inventif» pour permettre de régler ce problème. Pour sa part, Jean-Pierre Mignard, président fondateur de Jisr France Djazaïr, a plaidé pour un rapprochement entre les deux pays, qui jouissent d'une position stratégique dans leurs continents respectifs et qui doivent, loin des passions — suscitées par un passé difficile «dont la responsabilité incombe à la France» — avancer côte à côte et édifier un partenariat d'exception qui sera un modèle de la relation entre l'Europe et l'Afrique. M. Mignard a insisté également sur l'importance de l'approche numérique dans la coopération algéro-française, rappelant que Jisr France Djazaïr se veut un laboratoire d'idées visant à développer les synergies entre ingénieurs, scientifiques, entrepreneurs et juristes, dans le domaine des nouvelles technologies, entre la France et l'Algérie, et d'en favoriser l'application. Jisr France Djazaïr, qui regroupe, notamment, des juristes et des scientifiques, dont de jeunes diplômés de l'Ecole polytechnique d'Alger, se donne pour mission de contribuer à la mise en œuvre de bassins d'innovation entre les deux pays, de susciter les partenariats pour la transition numérique et énergétique, au cœur du développement des deux nations, d'évaluer les besoins de formation afin de valoriser la recherche et la protection de l'innovation, de proposer des recommandations aux pouvoirs publics de chacun des deux pays ou, à leur demande, d'établir des rapports et études à leur intention. Il projette également d'organiser des sessions de formation et d'études aux entreprises et établissements publics, en lien avec les universités ou grandes écoles et de répondre à des appels d'offres nationaux ou internationaux, privés ou publics dans des domaines spécifiques.