Le taux de remplissage du barrage de Taksebt, qui dessert en eau potable la wilaya de Tizi Ouzou et une partie de celle de Boumerdès affiche un taux de remplissage de moins de 35 %. Cette structure hydraulique, d'une capacité de stockage de 181 millions de mètres cubes, est à son plus bas niveau depuis sa mise en service en 2007. En espérant de fortes précipitations en hiver, les réserves actuelles peuvent encore assurer l'alimentation en eau potable des populations concernées pour les 7 prochains mois, selon les responsables du barrage, qui demandent aux citoyens d'éviter le gaspillage de ce précieux liquide, dont les réserves connaissent une baisse inquiétante conséquemment à la sécheresse qui affecte la région et le reste du pays ces six derniers mois. Une situation similaire de baisse des capacités d'eau emmagasinées a été déjà constatée en 2016, avec un taux de remplissage de 41 %. Quotidiennement, un volume total de 450 000 m3 est prélevé pour alimenter trois wilayas (Alger, Boumerdès, Tizi Ouzou). Pour parer au plus pressé, l'alimentation de la wilaya d'Alger depuis Taksebt a été suspendue en novembre de l'année dernière. Cette mesure préventive a permis d'économiser quotidiennement un volume d'eau de 200 000 m3, qui était destiné à l'alimentation d'une partie de la capitale. Mais faute de pluviométrie suffisante depuis avril dernier, même la suspension du pompage vers Alger décidée par les pouvoirs publics n'a pas mis fin à la pénurie d'eau qu'enregistrent les communes de la wilaya de Tizi Ouzou. Le système de distribution imposé par cette crise hydrique a provoqué une colère dantesque dans plusieurs localités, telles que Bouzeguène, Timizart, Makouda, Tadmait, Tigzirt, Azeffoun, entre autres. L'assèchement du barrage de Taksebt, qui enregistre un niveau historiquement bas, n'est pas la seule raison du stress hydrique dans la wilaya de Tizi Ouzou. Plus de 40 % de l'eau distribuée au quotidien à travers la région se perdent dans la nature à cause des fuites. Selon la direction locale de l'hydraulique, quatre litres d'eau potable sur dix distribués chaque jour n'arrivent pas dans les robinets, en raison des importantes fuites causées notamment par la défection du réseau d'alimentation. Une grande partie du réseau d'AEP long de plus de 8600 km est dans un état défectueux et nécessite une rénovation, ce qui va permettre de récupérer une quantité d'eau perdue à cause des fuites, affirme-t-on à la direction de l'hydraulique. La quantité d'eau distribuée, qui est de l'ordre de 300 000 m3/jour, serait largement suffisante pour couvrir les besoins de la population, estime la même source. Un constat corroboré par la commission hydraulique de l'APW qui plaide pour une meilleure gestion des eaux mobilisées. Dans leur rapport, les élus ont noté que «la wilaya a assez de ressources souterraines qui, si elles sont exploitées de manière rationnelle, vont épargner le recours aux eaux de surface et au dessalement de l'eau de mer».