La Fédération algérienne de football (FAF) a des progrès à faire en matière de communication. Le dernier tweet balancé par un membre de la Fédération en plein milieu de la réunion du bureau fédéral a provoqué l'émoi général au sein de l'opinion. Il indiquait qu'à l'avenir tout joueur susceptible d'être sélectionné ou convoqué en équipe nationale ferait préalablement une déclaration (sur l'honneur ?) à travers laquelle il s'engagerait solennellement à répondre à la convocation sans condition. Avec la manière dont le message a été formulé, beaucoup ont vite conclu qu'il s'agit d'un coup de Trafalgar que la fédération a porté aux joueurs vivant et évoluant à l'étranger. Quelques-uns n'ont pas hésité à évoquer une politique de quota que la FAF veut mettre en place. Rien de tout cela n'est vrai, comme l'a du reste confirmé Rachid Gasmi, membre du bureau fédéral, qui a tenu à préciser que «le tweet balancé pendant la réunion du bureau fédéral ne reflète pas du tout l'esprit de la proposition formulée lors du bureau fédéral». La précision, elle est de taille, sera apportée dans la publication du communiqué officiel qui a sanctionné la réunion du BF. Les membres n'ont jamais exigé quoi que ce soit qui soit contraire aux pratiques, usages et coutumes en la matière. Le bureau fédéral a dit clairement qu'à l'avenir, lorsque le staff technique ou le sélectionneur veulent faire appel à un nouveau joueur ou à un ancien, il n'acceptera pas les conditions et préalables que poserait le footballeur pour rejoindre la sélection. Lorsqu'il s'agit d'un nouveau joueur qui évolue à l'étranger, la procédure initiale reste la même. C'est-à-dire établir le contact avec le concerné, lui faire part de l'intention de la Fédération de faire appel à lui. Le joueur disposera normalement d'un délai raisonnable pour rendre sa réponse. Si elle est favorable, les démarches seront tout de suite entreprises pour faciliter sa venue. Dans le cas où le joueur en question pose des conditions, demande un long temps de réflexion, fait valoir qu'il a plusieurs choix, qu'il souhaite associer les dirigeants de son club, ses proches dans la décision qu'il prendra, qu'il réclame de voir les plans du sélectionneur du pays où il vit par rapport à son avenir international, la Fédération a le droit de ne pas trop attendre. Cela ne concerne pas uniquement les joueurs algériens évoluant à l'étranger. Si d'aventure, un joueur évoluant en Algérie monnaie sa convocation contre une titularisation d'office, là aussi «la Fédération a le droit de clarifier la situation avec n'importe quel joueur». Ces propos attestent donc qu'il y a bel et bien eu maldonne. Ils confirment que la Fédération ne maîtrise pas bien sa communication. A l'avenir, elle devrait être plus pointilleuse sur tous les sujets qui — s'ils sont mal traduits, exprimés, formulés — risquent d'engendrer des dégâts qui peuvent entacher la crédibilité de l'institution. La Fédération a tout intérêt à remettre les choses en ordre, rassurer les joueurs sur sa bonne volonté et couper la route au doute, à l'incompréhension et, surtout, à l'exploitation éhontée d'une erreur de traduction de la volonté exprimée par le bureau fédéral.