Majoritairement gérées par des intérimaires, les différentes structures sociales de la direction de l'action sociale (DAS) de Constantine sont réellement dans une situation délicate et accusent de nombreuses déficiences. Absence d'ambulances et de véhicules de service, absence également de moyens pédagogiques, manque de médicaments et budget 2004 en retard sont les principales insuffisances recensées par la commission chargée des affaires sociales de l'APW au niveau des dix établissements de l'action sociale de la wilaya. Même l'hospice pour personnes âgées de Hamma Bouziane, inauguré, il y a deux mois, n'est pas exempt des critiques de cette commission qui a relevé, outre l'absence d'eau et le manque de médicaments, l' « utilisation de l'ambulance par le directeur par intérim comme véhicule personnel, la mauvaise gestion ainsi que l'absence de personnel spécialisé dans la prise en charge des personnes âgées ». La commission de l'APW a, par ailleurs, mis l'accent sur la nécessité de procéder en urgence à la rénovation de l'école pour enfants sourds-muets, qui accueille actuellement 108 élèves, et de doter celle-ci d'une bibliothèque et d'un terrain de sport, encore faut-il pour cela que le budget 2004 soit réceptionné avant... 2005. C'est d'ailleurs le cas de la plupart des structures sociales de la ville du Vieux-Rocher, un fait mettant davantage en évidence le peu de moyens mis à la disposition de la DAS, véritable parent pauvre en matière de ressources financières, alors que celle-ci est censée apporter le maximum d'aide et de soutien psychologique, éducatif et matériel aux démunis, aux handicapés, aux orphelins, aux mineurs en danger moral et aux personnes âgées notamment. De nombreuses autres insuffisances signalées au niveau du centre de l'enfance assistée pour garçons de la cité Ziadia n'ont pas manqué, par ailleurs, de « choquer » les membres de la commission de l'APW la première fois qu'ils avaient rendu visite à ses pensionnaires, d'autant qu'ils affirment, dans leur rapport, avoir trouvé les enfants « seuls, livrés à eux-mêmes en l'absence du personnel de l'établissement en compagnie de chiens errants ». Un laisser-aller qui s'était soldé par le remplacement de l'ancien directeur par intérim par un autre, lui aussi intérimaire. Aujourd'hui, malgré l'amélioration constatée par cette commission, certaines carences subsistent encore comme l'absence d'ambulance ou encore le manque d'équipements. L'on apprendra également que 95% du budget des structures sociales de Constantine sont engloutis par la masse salariale, puisque l'on dénombre près de 340 postes pédagogiques, 300 postes administratifs environ et plus d'une cinquantaine de vacataires. Une « armada » d'employés qu'il faut payer au détriment de l'équipement qui, fait cruellement défaut dans la plupart des établissements. A noter enfin qu'en dépit de l'état déplorable dans lequel se trouve le parc automobile des structures de la DAS, pratiquement inexistant, la commission de l'APW a relevé « le vol de 4 carnets de bons d'essence au niveau du centre de Benbadis (ex-El Haria) et de 17 autres au niveau de l'établissement pour filles assistées ». Entre une masse salariale considérable et un budget tardivement débloqué, les services de l'action sociale ne peuvent, estime-t-on, mener à bien leurs diverses missions si cette direction ne bénéficie pas préalablement d'une sérieuse dynamisation de la part des pouvoirs publics.