Hormis l'été, les autres saisons de l'année sont toutes propices à des séjours plus ou moins prolongés ou simplement à des excursions familiales au centre thermal de Hammam Essalihine de Khenchela. Située à 10 km du chef-lieu, cette station touristique est connue depuis l'antiquité et surtout à l'époque romaine pour avoir servi de centre de soins à de nombreux types d'affections telles que certains maladies osseuses et cutanées, rhumatismes, bronchite chronique, insuffisance respiratoire, etc. Nichée au fond d'une vallée dominée par de belles montagnes boisées au fond d'une chaîne dont le majestueux Djebel Ras Serdoune (littéralement Djebel tête de mule), les anciens bains conservent toujours les vestiges romains tels que les bassins d'eau, les colonnes de marbre et les inscriptions latines. Devant l'affluence croissante, cette station a vu, au fil des années, ses structures d'accueil se développer : en effet, en plus de l'ancien établissement thermal qui compte 44 cabines, on a construit 2 hôtels privés avec cafétérias-restaurants et 3 centres de repos appartenant aux enseignants, aux moudjahidine et à la mutuelle des postes. Une salle omnisports, une agence postale, un poste de gardes communaux et quelques kiosques multiservices se côtoient pour former un embryon et pôle urbain en bordure de l'oued. Mais dans ce paysage champêtre, il y a malheureusement l'envers du décor. Les thermes qui accueillent de trop nombreux visiteurs n'offrent pas les mêmes commodités aux simples baigneurs dont le gros des effectifs est constitué de garçons de tous âges peu soucieux des effets curatifs d'une eau dont la température avoisine 70°C et qui viennent simplement pour le défoulement, à défaut d'autres loisirs. Ainsi, durant de longs week-ends, il ne règne plus ce climat de sérénité qui a toujours fait la réputation de ces lieux voués essentiellement à des fins thérapeutiques et au repos. Le problème du prélèvement des eaux chaudes destinées aux autres établissements existants ou en cours de réalisation va se poser désormais avec acuité, ainsi que les maigres potentialités en eau potable. La source de Aïn Silène toute proche ne suffit déjà plus à satisfaire les besoins croissants du centre thermal de Hammam Essalihine, dont la gestion est jusqu'à maintenant du ressort de la commune d'El Hammâ, qui emploie une vingtaine de travailleurs permanents en plus d'une dizaine de recrues du filet social. Par ailleurs, le développement trop rapide de cette station a donné lieu à la prolifération de petits commerces informels et à la pollution de l'environnement, générée par des déchets sauvages (objets hétéroclites, canettes de bière, tessons de bouteilles, etc.) Des dispositions urgentes s'imposent donc pour redorer le blason de ce centre thermal et en faire une véritable zone touristique attractive.