Jamais la wilaya de Guelma n'a connu un blocage au sein de son Assemblée populaire de wilaya (APW). Un blocage qui se répercute d'emblée sur les travaux des commissions en vue d'organiser la première session ordinaire programmée habituellement avant le 31 mars de chaque année. Ce sont vingt membres élus, sur les 39 que compte cette assemblée, qui ont demandé au P/APW, dans un premier temps, l'organisation d'une assemblée extraordinaire, suite à une décision du tribunal administratif rendant caduque la désignation des deux vice-présidents, pour ensuite réclamer, il y a quelques jours, dans un sit-in aux portes mêmes du siège de l'APW, sa démission pure et simple. Depuis, une guerre intestine sévit. «Ceux qui veulent ma démission ne se soucient guère de l'avenir de la wilaya ! Nous savons tous qui est derrière cette manœuvre. Et il se reconnaîtra !», a déclaré, hier, à El Watan, Brahmia Belkheir, d'obédience PLJ, président de l'APW de Guelma, en réaction à cette situation. Et d'expliquer : «J'ai été élu en qualité de P/APW le 07 décembre 2017 à la majorité, avec 25 voix sur 39. Le RND m'avait taxé de ‘‘traître'' par rapport à l'alliance qui s'était opérée, en haut lieu, le jour même de mon élection, entre le PLJ et d'autres formations politiques. Le RND s'est vu déchoir de la présidence de l'APW de Guelma, jusque-là son exclusivité. L'élection des deux vice- présidents de l'APW, le 14 décembre 2017, a été rendue caduque par le tribunal administratif de Guelma. Une formation élargie, conduite par le RND, s'était constituée, pour introduire cette action. La notification du jugement par voie d'huissier ne m'a été donnée que le 20 février passé. J'avais alors 15 jours pour faire appel. Donc jusqu'au 7 mars je n'avais pas la possibilité d'organiser quoi que ce soit !» Dans sa logique des faits, la chronologie des événements n'a pas été favorable pour organiser une quelconque assemblée. Dans ce contexte bien précis, le P/APW se défend : «En date du 23 février 2018, j'ai adressé une demande à 15 membres de l'APW en vue de la préparation des commissions permanentes et l'élaboration des fiches de vœux, comme prévu par la réglementation. Mais contre toute attente, ils (les membres) n'ont pas répondu à l'appel.» Quant aux demandes d'organiser une assemblée extraordinaire, c'est prévu par l'article 15 de la loi 07-21 du code de wilaya, à savoir que l'Assemblée populaire de wilaya peut se réunir en session extraordinaire à la demande de son président, du tiers (1/3) de ses membres ou à la demande du wali. La session extraordinaire s'achève à l'épuisement de son ordre du jour. En cas de catastrophe naturelle ou technologique, elle se réunit de plein droit. Dans ce contexte le P/APW réplique : «J'ai adressé des réponses claires aux élus qui ont demandé successivement : l'organisation d'une AGO, pour demander ensuite ma démission. D'abord, je récuse officiellement l'authenticité des vingt signatures pour organiser l'AGO. La liste des signataires n'a pas été visée par l'huissier de justice. Mais avec quel ordre du jour ? Mais encore, les procurations qui m'ont été adressées, deux plus exactement, ne sont pas conformes à la réglementation. L'APW dispose d'un modèle unique pour tout le territoire national.» Et de conclure: «Mon intention est de donner le meilleur de moi-même pour cette wilaya. Nous allons organiser une session de l'Assemblée très prochainement, avec ou sans eux ! Et même pour cinq années dans le cas extrême».