Le wali de Boumerdès, Madani Fouatih, a saisi l'occasion de la tenue du conseil de wilaya hier pour exprimer son exacerbation sur «la demande du wali d'Alger de surseoir à la décision d'augmenter le prix de la prise en charge des déchets organiques de la capitale au niveau du centre d'enfouissement technique de Corso», à 2 km de Boumerdès. Le coup de gueule du wali de Boumerdès a porté sur l'écrit de M. Zoukh qui a été ressenti comme «une manière de considérer Boumerdès comme étant sous-tutelle d'Alger, mais aussi contre le marché de dupes aux dépens de Boumerdès d'enfouir des tonnes de déchets de la capitale au point d'atteindre 78% de l'ensemble des rejets organiques traités par le CET de Corso». En contrepartie, la wilaya d'Alger ne payait que 800 DA/tonne. De plus, les navettes incessantes des camions bennes faisaient des ravages sur le bitume de l'infrastructure routière, sans parler des désagréments écologiques dont les moindres sont l'émanation et la puanteur polluant l'atmosphère des riverains, nécessitant ainsi des frais supplémentaires à Madinet, l'entreprise chargée de la collecte des ordures et de la gestion du CET. Au même moment, les régions est de la wilaya de Boumerdès s'empêtraient dans les décharges sauvages. La saturation du premier casier venant à son terme avec 2 millions de tonnes, la wilaya de Boumerdès s'est démenée pour obtenir 30 milliards de centimes pour ouvrir un 2e casier. Elle a également besoin de 2 milliards pour acheter un transformateur électrique qui sera aussi doté d'un système photovoltaïque. C'est pourquoi, Boumerdès a été contrainte de revoir ses prestations dans le traitement des déchets à la hausse en portant le prix de la tonne à 1400 DA. Chose qui apparemment n'a pas été du goût de la wilaya d'Alger. Madani Fouatih a donné ordre d'appliquer les nouveaux prix «n'en déplaise à la wilaya d'Alger, car j'ai le devoir de défendre les intérêts de la population de Boumerdès». Selon lui, ce qui était hier perçu comme une solidarité entre les wilayas, est aujourd'hui soumis à la logique commerciale gagnant-gagnant. «Les responsables de la capitale veulent continuer à nous berner, alors que Netcom d'Alger engrange de gros profits en récupérant d'abord les matières recyclables, en les revendant au prix fort et en se débarrassant à Boumerdès à bas prix des déchets organiques. Désormais, c'est fini tout ça. D'ailleurs, le cet de Zemmouri ne recevra que les déchets de la région est de notre wilaya, jusque-là déficitaire à ce niveau», a-t-il martelé.