Livré, sans protection, à la sortie d'une réunion, à une meute de lâches assassins commandités, aujourd'hui libres, adulés et entourés de leurs enfants, qui l'attendaient devant le parvis déserté de la centrale syndicale, place du 1er Mai, pour le cribler de balles, emportant avec lui les modestes et valeureux Chenouf Omar et Bouderbala Akacha, seuls à avoir accouru à son secours. Abdelhak Benhamouda « Nul ne résiste à la force de la vérité. » Ibn Khaldoun Fierté des humbles et de sa famille, pourtant rompu aux arcanes de la politique et de ses coups bas, surtout après l'échec de la première tentative sur sa personne et le double assassinat, le 10 décembre 1993, au nom de l'Islam usurpé et perverti, de son frère Si Mohamed, laitier de son état, ancien moudjahid (Wilaya III, Région IV ) sans attestation communale de son vivant, à l'instar de ses parents, dans le magasin familial, mis sous scellés après la grève insurrectionnelle de 1957, devenu, ironie du sort, lieu de son martyre, sous les yeux de son jeune fils, qualifié alors de Taghout, ennemi de Dieu, en compagnie de son cousin Azzedine, simple agent de l'ordre, parce qu'il a osé apporter la contradiction aux allégations mensongères des faux prédicateurs dans la mosquée édifiée, dans les années 1960, par son propre père et les sages du quartier pour défendre l'honneur de la famille, à propos de feu Abdelhak. Ce digne fils, béni de ses parents, militants de la cause nationale, le père interné à Djorf (Msila), que les princes de circonstance ont humiliés, n'a pas eu le temps de rédiger quoi que se soit pour charger, qui que se soit, de parler en son nom, encore moins de pardonner sa mort et celle des siens par des mesures que toutes les morales réprouvent, qui ont précipité la mort, le 1er février 2000, de notre grand frère Hadj Ammar, rescapé du centre de torture de la ferme Ameziane, tristement célèbre à Constantine. Devant cette hécatombe... Ce pardon, qui n'a été entendu de nulle part, aurait-il pu être accordé, sans justice, par feu Abdelhak, comme l'ont fait les donneurs de leçons, toujours planqués ou sous bonne garde, qui, après avoir assuré leurs arrières et le devenir de leur progéniture, ici et ailleurs, n'ont pas moins contribué largement, par leur démagogie, au net recul du pays malgré ses richesses et à la déliquescence de la République et de ses institutions, hypothéquant ainsi gravement l'avenir de familles entières, méprisées et muselées, au revenu encore plus modeste, accrochées comme à une bouée, à cette terre au sous-sol presque aliéné, avec la bénédiction des « représentants » des travailleurs et du peuple, en dépit du fait qu'il ait été arrosé du sang de tous les martyrs, dontle noble héritage a été pollué par les divers opportunistes et parvenus qui se succèdent.