Une vie qui s'en va, peut-être, et que vous pouvez contribuer à sauver, par un don, juste un peu de votre sang », proclame une affichette apposée à l'entrée du centre de transfusion sanguine du CHU Nédir Mohamed. Tizi Ouzou : De notre bureau Dans le hall, une dizaine de personnes attendent leur tour pour un prélèvement. Ce sont des donneurs occasionnels sollicités par l'hôpital pour voler au secours d'un proche condamné au billard. 60% des dons de sang en Algérie sont d'origine familiale. Satisfaire les besoins thérapeutiques en sang et dérivés dans ce cas est un véritable casse-tête. La mobilisation de donneurs supplémentaires est nécessaire pour éviter le pire. Les banques de sang sont presque vides dans la majorité des structures de santé de la wilaya. Les SOS poignants des malades fusent par médias et affiches interposés. « Il y a réellement un manque de sang, surtout les groupes négatifs. La plupart des personnes qui viennent au CTS, c'est pour une contrepartie. Elles le font pour des proches, amis et parents », explique un membre de l'association des donneurs de sang bénévoles de Tizi Ouzou. « Beaucoup de personnes décèdent par manque de sang. Malheureusement, les médecins prescrivent que ce sont des cas de mort naturelle. Des parturientes périssent bêtement sur les tables d'accouchement pour les mêmes raisons », fulminent nos interlocuteurs. « Le don de sang doit être une culture et non occasionnel. Personne n'est à l'abri. » En collaboration avec le CTS, l'association organise des collectes dans la rue. « Notre but est de créer puis regrouper, au niveau des daïras, les comités des communes, villages, entreprises, etc., afin de coordonner l'action d'aide en sang aux blessés et malades. Nous voulons travailler mais le clino-mobile qui vient occasionnellement d'Alger n'est malheureusement jamais disponible. Quand il n'est pas en panne, c'est le chauffeur qui fait faux bond parce qu'il n'a pas où passer la nuit. Et à chaque fois, le programme de collecte est annulé », déplore-t-on. Le CHU a acquis un autre camion, il y a cinq mois. L'engin qui a coûté 500 millions au Trésor public est garé jour et nuit en face du SAMU. Faute de paperasse administrative, il n'est toujours pas opérationnel. Les hôpitaux font face à un autre problème : la défectuosité de la chaîne de conservation du sang. Une grande quantité de ce liquide vital se détériore dans les différents services faute de congélateurs adéquats. Pas moins de 200 poches périmées auraient été incinérées récemment au CHU de Tizi Ouzou. « Notre mission est humanitaire. Le sang collecté doit être bien sauvegardé sinon à quoi bon solliciter les gens ? On compte plus de 100 donneurs réguliers, mais c'est peu. Nous lançons un appel à la population pour un don périodique et permanent. Les services de santé en ont besoin pour sauver la vie humaine, qui peut être la leur », soulignent des membres de l'ADSB. Pour le docteur Mansouri, directeur du CHU de Tizi Ouzou, il n'y a pas pénurie de sang. « Nous sommes à 15 000 dons par an. Réellement, on ne manque pas de dons. Nous servons même les cliniques privées. » Et de nuancer plus loin : « Mais quelquefois, il y a des groupes rares effectivement. Il arrive, quand il y a une surconsommation, que ces groupes viennent à manquer. »